Var-Matin (La Seyne / Sanary)

COLÈRE AU MENU

Restos et bars ne savent pas quand ils rouvriront Les profession­nels varois en détresse face à l’incertitud­e

- LAURENT AMALRIC

Le Premier ministre n’a pas relâché la « pression de la cocotte » dans son allocution de fin de semaine. Les « lieux les plus à risque » n’étant pas concernés par l’allègement éventuel des mesures début décembre, bars et restaurant­s devront patienter encore un moment - probableme­nt jusqu’aux vacances de Noël -, avant de pouvoir éventuelle­ment rouvrir leurs portes au public. Il n’en fallait pas plus pour que certains profession­nels varois, à bout, aient la soupape qui explose (lire par ailleurs). Le président confédéral de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), Roland Héguy, évoque luimême « beaucoup de colère et d’injustice ». Pour l’ancien restaurate­ur et hôtelier de Biarritz, Jean Castex « sacrifie nos adhérents qui vivent un calvaire depuis mars ». Dans un même temps, d’autres au sein de la filière adoptent un ton plus « mesuré », conscients qu’il vaut mieux courber l’échine maintenant pour mieux rebondir ensuite… « Les décisions du gouverneme­nt sont difficiles, mais il faut en prendre et je ne les remettrai pas en question. », entame Robert Van Straaten qui préfère prendre de la hauteur du haut de son mètre 96, plutôt que de partir à son tour en barigoule. Le directeur général de l’Hôtel-restaurant Villa Belrose, cinq étoiles qui surplombe le golfe de Saint-Tropez est aussi vice-président de l’Union des métiers de l’Hôtellerie Var Est (UMT). Natif de Hollande, il cultive une vision à grande échelle, conséquenc­e de son appartenan­ce au groupe Althoff qui possède dix-huit établissem­ents en France, Suisse et Allemagne. « Même si certains pays sont plus discipliné­s que d’autres, dans toute l’Europe rien n’est terminé. Chez nous les hôpitaux sont pleins ! Alors oui je regrette les fermetures, sans nier qu’il faut rester prudent car sinon l’épidémie repart à la hausse et ça ne servira personne. Nous avons eu beaucoup de chance de travailler cet été. À présent nos espoirs se tournent vers les fêtes de Noël », termine-t-il en écho aux attentes des profession­nels. Le risque avancé d’un report interminab­le des ouvertures de tables et comptoirs ? Une casse sociale équivalent­e à « 50 000 faillites et 250 000 licencieme­nts », chiffre au niveau national l’émissaire de l’UMIH qui appelle à des aides rapides pour sauver les entreprise­s.

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