Du tueur de Samuel Paty Le terroriste cherchait un logement social à Nice
Les enquêteurs qui, dans le cadre d’une information judiciaire, tentent de comprendre et de reconstituer le parcours du terroriste de la basilique Notre-Dame sont sans doute devant une nouvelle énigme. Le jeune Tunisien aurait en effet tenté d’engager à Nice des démarches en vue de l’attribution d’un logement social. Les photos de Brahim A. qui ont circulé sur les réseaux sociaux ne laissent aucun doute à l’agent municipal qui l’a reçu le 28 octobre. La veille de l’attentat, à l’heure d’ouverture des bureaux de la Maison des Projets de Nice, c’est bien lui qui se serait présenté à l’accueil. Il est calme. Pas agressif. Dans un français très approximatif, il aborde la jeune fonctionnaire qui, à toutes les peines du monde à traduire ses propos. Mais l’individu insiste, tente de se faire comprendre et finalement y parvient : « C’était confus, mais il semblait déterminé. Notre agent a finalement compris qu’il voulait remplir une demande d’obtention de logement social. Il n’est resté que quelques minutes », confirme Anthony Borré, 1er adjoint au maire de Nice. Si son intention était bien d’obtenir un appartement, le futur terroriste a frappé à la mauvaise porte. La Maison des Projets, créée en 2014 par la ville de Nice et la
Métropole Nice-Côte d’Azur, s’occupe de rénovation urbaine : « Notre agent lui a indiqué qu’il n’était pas au bon endroit, qu’il confondait sans doute avec La Maison de l’habitant, autre structure municipale, situé un peu plus haut dans le quartier. »
Choc traumatique
Rétrospectivement, la fonctionnaire qui a reçu Brahim A. a subi un choc traumatique qui, depuis, impose un suivi psychologique. Pourquoi une telle démarche presque surréaliste de la part d’un homme décidé à semer la terreur ? Un repérage en vue d’une seconde attaque ? Le geste d’un schizophrène, tiraillé entre deux pulsions contradictoires : commencer une nouvelle vie à Nice ou châtier au coeur d’une église un pays qu’il considère, comme en témoignent les messages de son portable, comme une « terre de mécréants » ?