Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Sylvie Siri : ‘‘Une page se tourne pour Saint-Tropez’’

Au lendemain de son élection, le nouveau maire n’élude aucune question sur sa méthode et les principaux dossiers tropéziens. Le cap de la campagne sera tenu... mais le style va changer

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Elle est donc devenue vendredi la première femme à exercer la fonction de maire dans l’histoire de Saint-Tropez. À peine élue, en pleine installati­on dans son nouveau bureau, Sylvie Siri évoque pêle-mêle ses priorités, les « affaires » qui ont marqué le dernier mandat de Jean-Pierre Tuveri, les principaux dossiers en cours... et la crise de la Covid-19.

Pour les Tropéziens qui vous connaissen­t moins bien que d’autres, parlez-nous d’abord de vous...

J’ai  ans, je suis mariée depuis  ans à un entreprene­ur tropézien et nous avons eu deux enfants, un fils qui a aujourd’hui  ans et une fille de  ans. Je suis sans profession.

Quel est votre ancrage à SaintTrope­z et qui était votre père, Achille ?

Mon ancrage ici date de plusieurs génération­s et papa a fait toute sa carrière à l’usine des torpilles. Maman était, elle, employée de mairie. Papa était un joueur de boules très connu sur la place des Lices, il a fait partie de la grande époque tropézienn­e à l’époque des soirées avec Jean-Marie Rivière. Il était de la classe , celle des grandes personnali­tés tropézienn­es qui à cette époque tenaient tous les restaurant­s, le Gorille, le Café des arts, l’Escale avec Félix Giraud qui était son meilleur ami, etc.

Avez-vous des nouvelles de l’état de santé de JeanPierre Tuveri ?

Oui, bien sûr. Il est fatigué et on espère qu’il se remette petit à petit.

Vos détracteur­s avancent qu’il n’aurait de toute façon pas fait son mandat et que votre élection intervient juste plus tôt que prévu. D’autres contestent votre légitimité puisque vous n’avez pas été élue maire par les Tropéziens. Que leur répondezvo­us ?

Je ne vais pas rentrer dans cette polémique. Nous avons suivi les textes, c’est comme cela que ça passe, c’est la démocratie. Je veux juste inviter ceux qui doutent de ma légitimité d’aller sur ma page Facebook ce matin et ils verront tous les Tropéziens qui m’envoient des messages de sympathie, de soutien et d’amitié.

Trois élus de la majorité, des « piliers » du tuverisme ont donc renoncé à leurs mandats. Quelles en sont les raisons ?

Michel Guibourg et Pierrot Restituito étaient fatigués d’une part mais il était prévu depuis longtemps qu’ils démissionn­ent au cours du mandat. Avec cet épisode douloureux, ils ont préféré ne pas attendre quelques mois ou un an. Et ils m’ont permis de faire rentrer de nouvelles personnes avec des compétence­s essentiell­es. C’est la même chose pour Jeannine Serra qui, par solidarité, a souhaité laisser sa place pour faire rentrer Michel Simon.

Vous avez annoncé vouloir poursuivre le programme de Jean-Pierre Tuveri. Mais pourriez-vous procéder à des ajustement­s, des changement­s de priorités ?

Non, car nous avions élaboré ce programme ensemble et nous n’avons aucune raison de changer ce qui a été annoncé aux Tropéziens.

Vous avez en revanche évoqué un « changement de style sur la forme ». Que cela signifie-t-il ?

Une empreinte féminine j’espère. Je veux symboliser un nouveau style avec plus de proximité, de terrain, d’écoute, de dialogue. Tout ce qui correspond à ce que je suis et ce pourquoi je suis connue. Je ne vais pas changer.

On ne peut passer sous silence les récentes « affaires » : Kaufman et Broad, la Sagem qui réclame  millions à la Ville, le jardin Signac et la consignati­on de  millions pour aller en cassation, le procès DCNS pour les maisons vendues à Safa... Quelle est votre position ?

procédure de voisinage mais les travaux devraient commencer dans peu de temps. Et cette salle sera toujours réservée à la Ville.

Les travaux du stade Aubour ont beaucoup fait débat en conseil municipal. Maintenez-vous que les coûts énormes sont justifiés ?

Ils correspond­ent à un stade qui sera magnifique. Le seul problème est qu’ils ont été sousestimé­s, ce sont des choses qui arrivent. Mais s’il avait fallu dès le départ voter ce budget de

 millions, on l’aurait fait parce qu’on peut le payer et que c’était notre volonté d’un stade comme les Tropéziens vont l’avoir.

On parle tourisme : allez-vous poursuivre avec la SEM une politique jusqu’à présent assez « élitiste », vers une clientèle haut de gamme ou tenter de rendre la destinatio­n plus accessible à d’autres publics ?

Saint-Tropez a toujours été un mélange où les milieux se côtoient, c’est ce qui fait son charme. Il faut conserver la clientèle internatio­nale, de luxe mais peut-être mieux travailler la clientèle de proximité, pendant notamment la période hivernale.

Justement, comment raviver ce village à partir d’octobre ? Que comptez-vous faire pour aider les commerces qui font l’effort de rester ouverts ?

C’est une politique de longue haleine. On va essayer de créer des évènements, notamment sportifs, de réduire les tarifs de parking pour attirer la clientèle de proximité, comme on l’a fait pendant le déconfinem­ent. De mettre en place cette halle de commerce comme annoncé dans notre programme. Il y a pas mal de petites actions à mener de pistes à travailler.

Quelle sera votre politique pour la jeunesse ?

De développer les sports, mais comme on a fait rentrer deux jeunes dans notre équipe, ils vont être très actifs et ce sera leur mission de nous donner des idées, de faire des propositio­ns sur le sport, l’évènementi­el, la culture. On a décidé de lancer des commission­s extramunic­ipales qui seront justement présidées par ces jeunes, Ève Basso et Geoffrey Barthélémy. Tout cela va se mettre en place.

Plus de terrain, d’écoute, de dialogue. Tout ce qui correspond à ce que je suis ”

Un mot sur la crise sanitaire : avec le recul, fallait-il sacrifier la dernière saison estivale pour être sûrs d’en finir ?

J’ai mon opinion mais je n’ai pas à en parler. Je suis là pour sécuriser, protéger les Tropéziens et faire appliquer les mesures gouverneme­ntales. Mais ce second confinemen­t est terrible parce qu’il touche ceux qui vivent ici, ont des foyers. On dit qu’il reste peu de commerces ouverts mais c’est faux, on a presque tous les services à Saint-Tropez. On voulait ouvrir les parkings en novembre pour les aider, donc c’est très dommageabl­e. J’engage tous les Tropéziens, par solidarité dans la période que nous traversons, à attendre la réouvertur­e de nos commerces pour faire leurs achats de Noël et d’ici là, de les contacter, prendre rendez-vous chez eux, faire du « click & collect ». Le site de la Ville recense tous les commerces qui l’ont mis en place.

Dans les « affaires », le changement de personne peut permettre des échanges différents entre les parties... ”

Première femme maire, à la succession de celui qui est resté douze ans : on peut dire qu’une page se tourne à Saint-Tropez ?

Je pense, je l’espère.

E. C.

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(Photo J-M. R.) Sylvie Siri veut poser une « empreinte féminine » sur le mandat qui débute.

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