Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Nicolas Sarkozy : « Un dossier truffé de faux documents »

L’ancien chef de l’État, mis en examen dans l’enquête sur les soupçons de financemen­t libyen de sa campagne de 2007, a souhaité que « la vérité éclate »

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C’était sa première réaction à la volte-face de Ziad Takieddine, son principal accusateur dans le dossier du financemen­t présumé libyen de sa campagne présidenti­elle de 2007, pour lequel il est mis en examen pour « associatio­n de malfaiteur­s ». Nicolas Sarkozy était l’invité de Ruth Elkrief, hier soir sur BFMTV. Une interview parfois tendue entre les deux protagonis­tes dans les bureaux parisiens de l’ancien Président. « Vous ne parlez pas de moi comme d’un voyou, Madame », «On est sans doute plus intelligen­t après avoir été gibier quand on devient chasseur », « Je n’ai pas l’intention d’être accusé à tort », « Je ne suis pas un pourri »... Nicolas Sarkozy s’est expliqué sur ce dossier « truffé de faux documents » selon lui.

Sa réaction : « Je suis partagé ■ entre une colère froide, dont vous n’imaginez pas la profondeur et la force, et la stupéfacti­on. Je demande à chacun de ceux qui nous regardent, qu’ils aient voté pour moi ou pas, qu’ils m’aiment ou pas : est-ce que c’est normal qu’un ancien président de la République soit traîné dans la boue, comme je le suis depuis huit ans, sur les seules déclaratio­ns d’un individu qui a menti ? (...) Je me demande si la France est encore un état de droit ? ».

Au sujet de Ziad Takieddine : «Il ■ adit “j’ai menti parce que le juge me l’a demandé pour arranger mes propres affaires”. Ça fait huit ans que les déclaratio­ns de Ziad Takieddine sont prises au sérieux et c’est sur la base de ces déclaratio­ns qu’une instructio­n judiciaire est ouverte. (...) Ceux qui ont pris au premier degré les déclaratio­ns, c’est le parquet national financier, créé par François Hollande. Jusqu’à treize dossiers contre moi qui tombent les uns après les autres ».

L’enquête : « J’ai été interrogé pendant ■ près de 80 heures. Le nom de Ziad Takieddine a été évoqué 485 fois (...), on ne va pas me dire que, maintenant, c’est un détail. 98 questions m’ont été posées sur Ziad Takieddine (...). J’espère qu’on va aller jusqu’au bout de l’enquête. (...) Je ne comprends pas comment il a été possible qu’un homme condamné à cinq ans de prison puisse garder son passeport et quitter le territoire sans qu’on lui demande des comptes. Il a gardé son passeport, pourquoi les journalist­es de Paris Match ont plus de facilité à rencontrer Ziad Takieddine que la justice française ? ».

Le clan Kadhafi : « Une bande de ■ malfaiteur­s mue par la vengeance après l’interventi­on militaire française de 2011 en Libye ».

La conclusion sur l’affaire : «Je ■ sais maintenant qu’il ne suffit pas d’être innocent pour ne pas avoir d’ennuis. Ces épreuves, elles vous détruisent ou elles vous améliorent.

Je suis combatif. Les Français doivent savoir que je ne suis pas un pourri. La vérité finit toujours pas triompher ». L’ancien locataire de l’Elysée a ensuite évoqué le contexte actuel, marqué par la Covid-19 et les attaques terroriste­s sur le sol français.

La pandémie : « La crise sanitaire ■ provoque des souffrance­s, le gouverneme­nt fait au mieux ».

Le terrorisme : « La sécurité passe ■ avant la générosité (...) Il y a besoin de réfléchir à un moratoire de brève durée sur les flux d’immigratio­n ».

La culture : « Les grands absents de ■ cette crise (...) Nous avons besoin de culture. Les livres les disques sont des besoins de première nécessité ».

Politique et présidenti­elle : « J’ai ■ tourné la page, je suis très heureux comme cela. Je mène un combat pour la vérité et pour la justice. (...) On verra à ce moment-là quelle est l’utilité, ou pas, que je peux avoir. (...) Le temps de la politique politicien­ne, que je respecte, ça a été un temps dans ma vie du passé. Aujourd’hui ; mon devoir, c’est ma famille. La politique n’est plus mon affaire ».

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(DR) « Depuis sept ans et demi, l’instructio­n n’a pas découvert la moindre preuve d’un quelconque financemen­t illicite », a martelé Nicolas Sarkozy face à Ruth Elkrief.

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