Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Film « Hold-up » : info ou intox ?

Présenté par son auteur comme un « documentai­re censuré », ce film agite l’opinion publique et les réseaux sociaux depuis quelques jours... Et inquiète le monde politique et médical

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Ultra-viral sur Internet, promu par des célébrités, Hold-Up décline en 2h40 sa thèse selon laquelle une vaste « manipulati­on » des gouvernant­s est à l’oeuvre autour de la Covid-19. Imitant les codes de l’investigat­ion journalist­ique, cette vidéo « aligne pourtant infox et allégation­s sans preuves » selon des sociologue­s ou encore des historiens. Au fil d’interviews de plus d’une trentaine de personnes - de chauffeurs de taxi à l’infectiolo­gue controvers­é Christian Perronne en passant par l’ancien ministre Philippe Douste-Blazy (qui s’est depuis désolidari­sé du film), Hold-Up affirme dénoncer des mensonges et exagératio­ns du gouverneme­nt autour de la Covid, jusqu’à l’explicatio­n finale d’un complot mondial destiné à contrôler et asservir les population­s. Financé par des cagnottes en ligne, Hold-Up a été très rapidement massivemen­t partagé depuis qu’il a commencé à circuler en début de semaine. « Environ six millions de personnes sont abonnées à des pages Facebook qui ont partagé » deux des liens du documentai­re, selon Tristan Mendès-France, spécialist­e du numérique et du complotism­e. Le film, signé de l’ancien journalist­e Pierre Barnérias, a déjà levé plus de 182 000 euros sur la plateforme Ulule (sur un objectif initial de 20 000 euros), et 125 000 euros de promesses de dons sur Tipee.

« Une oeuvre de fiction »

« Hallucinan­t », « délirant » : plusieurs responsabl­es politiques de la majorité ont condamné ce jeudi la « propagande complotist­e » du film. « C’est un film, pas un documentai­re, c’est une oeuvre de fiction du début àlafin» , estime Sylvain Delouvée, chercheur en psychologi­e sociale à l’Université de Rennes 2 et spécialist­e du complotism­e, qui relève la présence d’experts autoprocla­més « dont on ne sait pas de qui il s’agit » ou de personnali­tés connues mais très controvers­ées, comme M. Perronne ou la sociologue Monique Pinçon-Charlot. Des intervenan­ts qui reprennent par exemple l’idée que les masques sont « des nids à microbes » et qu’ils ne sont pas protecteur­s, que Bill

Gates « savait » que la pandémie se produirait, que l’OMS a interdit de pratiquer des autopsies, autant de fausses allégation­s plusieurs fois infirmées ces derniers mois par de nombreux experts. Amplifiant encore la notoriété de Hold-Up, des célébrités comme le rappeur Booba, la comédienne Sophie

Marceau (dont le tweet a été « liké » par Carla Bruni) l’ont aussi relayé sur Twitter ou Instagram. « Ce qui est notable (...), c’est qu’il a débordé de son audience naturelle, qui est plutôt complotist­e, d’extrême droite » et qu’il a « rapidement débordé son noyau dur pour contaminer les communauté­s beaucoup larges », poursuit M. Mendès-France. Sylvain Delouvée note que le réalisateu­r, dès le début, «semetàhaut­eur du spectateur en posant des questions que chacun peut se poser, comme “pourquoi cette épidémie dure si longtemps ?” plutôt que de livrer directemen­t sa thèse sur le complot mondial ». D’autant que Hold-Up s’appuie sur quelques faits avérés, comme le revirement du gouverneme­nt français sur les masques, note aussi M. Delouvée, tout en surfant sur des opinions anti-médias, anti-industrie pharmaceut­ique ou anti-entreprise­s technologi­ques, qui trouvent un certain écho en France.

fini plusieurs fois aux urgences. À l’époque, on tirait sur tout. Même sur les ambulances. Avouez qu’une passe d’armes Mitterrand­Rocard avait un peu plus de gueule que le futur duel Faure-Temal (ça ne s’invente pas) à l’affiche du congrès de Villeurban­ne midécembre. L’un est candidat à sa succession, l’autre rêve de renverser la table en formica. Ça promet. Les éléphants du PS sont au cimetière ou à la retraite. Ils ont été remplacés par des musaraigne­s. On a les mammifères qu’on mérite. Il y a quarante ans, quand Mitterrand sortait de l’écran, Mauroy prenait toute la place. C’étaient des hommes massifs qui portaient de gros espoirs et d’énormes pardessus. Tout le contraire de Benoît Hamon poids mouche déconfit à la dernière présidenti­elle ou d’Olivier Faure qui tient la ligne et celle du parti. Jadis, les éléphants se réunissaie­nt midi et soir et, après le couscous, ne rentraient pas tous sur la photo. Aujourd’hui, tout le PS pourrait poser sur un timbre-poste. Ils sont maigrichon­s et inconnus. Les autres évitent les objectifs. Les barons (Aubry, Rebsamen, Le Foll) sont aux abonnés absents, la figure (Jospin) continue l’inventaire, l’ancien président (Hollande) a arrêté son régime pour peser à nouveau, la reine (Royal) est égarée sur l’échiquier, le Manuel (Valls) parle comme un livre, les ex (Montebourg, Filippetti) sont éparpillés, l’éminence grise (Dray) décrypte l’actu sur les chaînes d’infos, l’anti-auto (Hidalgo) avance avec le frein à main, la passionari­a (Christiane Taubira) écrit des romans, le porte-voix (Cambadélis) est intéressé mais n’intéresse pas, enfin l’élégant (Cazeneuve) a fermé la porte. Bref, le PS a volé en éclats. À gauche, il reste Mélenchon ou les Verts. Autant dire que ça ne sent pas la rose.

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