S’imposer pour grandir
Les Rouge et Noir ont l’occasion de franchir un cap à Agen. Mais pour parvenir à leurs fins, ils devront imposer leur jeu et leur rythme à des Lot-et-Garonnais attendus en mode survie
Àl’aube de cette 9e journée de Top 14, les données sont claires pour le RCT. Raphaël Lakafia le rappelle : «Si on veut avancer dans nos objectifs, il faut gagner à l’extérieur, que ce soit à Agen, à Bayonne ou n’importe où. Il faut jouer pour gagner. C’est un cap qu’il nous reste à franchir depuis le début de la saison car on n’a pas réussi à s’imposer à l’extérieur. Ça a même été plutôt compliqué. C’est un gros challenge pour nous ce week-end. » Les Rouge et Noir se sont donc déplacés dans le Lot-et-Garonne avec l’espoir chevillé au coeur de confirmer leurs progrès et de réussir là où ils ont échoué à La Rochelle et Toulouse en début d’exercice… Sans internationaux même s’ils étaient finalement remis à disposition, sans Parisse, ni « Carbo » préservés par Patrice Collazo. Mais avec Nonu et la volonté d’avancer, encore et encore… Tous ensemble.
La résilience agenaise
Bon dernier du Top 14, le SUA qui a encore préparé ce match en autogestion, semble d’ores et déjà promis à la descente cette saison. Huit matches, huit défaites dont quatre au stade Armandie, personne n’a encore réussi à sauver sa tête après un si mauvais départ. Mais tant que les mathématiques ne les ont pas condamnés, les Agenais dont on connaît la résilience, vont tout tenter pour se maintenir. C’est du moins ce qu’espère aujourd’hui leur président Jean-François Fonteneau (lire cicontre), récemment contraint de démettre ses entraîneurs et désormais aussi en charge de composer l’équipe… Une équipe décimée par les blessures et encore très rajeunie dont Patrice Collazo se méfie particulièrement : « Tous les matches sont des pièges. On a vu la prestation des Agenais contre Lyon. Même si le résultat n’a pas été au bout, ils ont su remettre les choses dans l’ordre avec notamment une très grosse mêlée, une très bonne touche. C’est ce qui leur a permis d’exister sur la durée du match et de pousser Lyon dans ses derniers retranchements. On sait qu’une équipe qui joue sa survie très tôt dans la saison arrive à se remobiliser, insiste le coach. Les joueurs qui sont en autogestion auront envie de se montrer à leur avantage pour sauver le club et pour se positionner auprès du futur staff. On est prévenu et on ne peut pas être surpris de l’engagement et de la détermination que va mettre Agen ». Voilà pour les réserves d’usage. Incontournables. Obligatoires même.
Bien entrer dans le match
Mais si les Rouge et Noir entrent bien dans leur match, et se montrent tout à la fois suffisamment déterminés et pragmatiques, ils ne seront pas loin du compte à la fin. Car le SU Agen qui devra encore faire avec dix absents, n’a jamais paru aussi diminué qu’aujourd’hui. Le SUA, de surcroît, ne pourra pas compter sur le soutien inconditionnel de ses supporters au stade Armandie. Et Raphaël Lakafia, qui sort d’un huis clos compliqué à Mayol face à Brive, sait maintenant combien cela peut changer la donne : « On ne va pas se le cacher : tu jettes un peu la pièce en l’air quand tu es à l’extérieur et qu’il n’y a pas de public dans les tribunes. L’avantage que tu as à recevoir n’est plus le même. On l’a vu lors du match contre Brive. Le mec qui me dit qu’il arrive à se préparer de la même façon ou qu’il se sent aussi bien quand il n’y a personne que lorsqu’il y a des supporters, c’est faux. Pour moi, le huis clos a tendance à avantager l’équipe qui se déplace. Tant mieux pour nous mais ce n’est pas cela qui nous fera gagner le match non plus... », précise bien sûr le co-capitaine. Ce que Patrice Collazo confirme en précisant : « Huis clos ou pas huis clos, c’est l’équipe qui va imposer son rythme qui va réussir à passer... ».