Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Une oeuvre monumental­e destinée au Louvre

Dans un atelier de l’avenue Estienne-d’Orves, l’artiste Marcos Lozano travaille depuis cet été sur une statue de cinq mètres de haut qui devrait être exposée à Paris en 2022...

- M. G. mguillon@nicematin.fr

Aux outils traditionn­els du sculpteur, lui a ajouté… une nacelle élévatrice. Indispensa­ble pour réaliser le modelage en argile de son géant de 5 mètres de haut. « C’est le plus grand format que je n’ai jamais réalisé », confie l’artiste d’origine espagnole, installé depuis plusieurs années au Pradet. Pour les besoins de son nouveau projet, Marcos Lozano cherchait un lieu à la hauteur de son ambition, qu’il a trouvé à La Seyne. Résultat : son nouvel atelier n’est autre qu’une ancienne menuiserie charpenter­ie de l’avenue Estienne-d’Orves. Il y a deux ans, cet artiste pluridisci­plinaire, qui pratique la peinture et la sculpture, s’est lancé ce qui ressemble au challenge d’une vie. Comme on essaie de réaliser un rêve. Et pour un artiste, quoi de plus excitant que d’accéder au plus grand musée du monde ! À 30 ans, lui qui s’est déjà taillé une belle réputation, se faisant remarquer dans des concours internatio­naux et exposant dans le monde entier (de Madrid à Shanghai, en passant par Paris), a donc tenté sa chance. « Sachant que le Louvre accueille des artistes contempora­ins, explique Marcos Lozano, je suis allé présenter mon projet aux responsabl­es du musée, avec dessins et maquettes. Ils connaissai­ent mon travail et ils m’ont fait confiance, estimant que j’avais la capacité de réaliser une telle oeuvre. »

Un message d’espoir pour l’humanité

Son projet consiste donc à sculpter une oeuvre monumental­e représenta­nt Noé, en colosse nu, façon statue antique. « Avec sa force et sa technique, il sauve l’humanité du déluge. Et ce déluge, pour l’humanité d’aujourd’hui, c’est la montée des eaux avec le réchauffem­ent climatique ». L’artiste et son message ont séduit. « Le contrat avec le Louvre sera finalisé dans les jours à venir ; j’ai déjà une lettre d’engagement du président du musée, qui a fait récemment une présentati­on publique du projet à Paris », précise Marcos qui, sans attendre la signature finale, s’est mis à l’ouvrage. Le modelage devrait être fini pour la fin de l’année. Un moulage sera ensuite réalisé dans l’atelier seynois, puis le bronze sera fait dans une fonderie à Madrid. « Au final, explique l’artiste, l’oeuvre pèsera entre 8 et 9 tonnes. Elle sera présentée en 2022 dans le grand bassin octogonal du jardin des Tuileries. Elle sera placée dans un parallélép­ipède en verre de 8 m de haut à l’intérieur duquel tomberont des gouttelett­es de pluie (symbolisan­t le déluge), et dans lequel les visiteurs pourront rentrer. Elle devrait y rester plusieurs mois. Après, elle pourrait être installée dans les jardins du musée du Louvre, qui en gardera la propriété ».

L’artiste verra alors son rêve réalisé, tout comme l’espoir d’incarner un autre symbole : celui de Noé « sauvant l’humanité » à l’heure où celle-ci sortira peut-être, enfin, de l’une des plus profondes crises sanitaires de son histoire.

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 ??  ?? Invitée à découvrir le projet, la maire de La Seyne, elle-même sculptrice, a salué « le travail exceptionn­el de cet artiste qui réinvente son travail et revisite un mythe ancestral en l’adaptant à une problémati­que contempora­ine ».
Invitée à découvrir le projet, la maire de La Seyne, elle-même sculptrice, a salué « le travail exceptionn­el de cet artiste qui réinvente son travail et revisite un mythe ancestral en l’adaptant à une problémati­que contempora­ine ».

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