Var-Matin (La Seyne / Sanary)

UN SOUFFLE D’ESPOIR

L’oxygénothé­rapie hyperbare soulage les malades du virus À Toulon, un test unique en France

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 Lancée mi-avril à l’hôpital Sainte-Anne de Toulon, l’étude du traitement se poursuit  De nombreuses expérience­s dans le monde mais une seule en France  L’objectif est de permettre une meilleure oxygénatio­n des patients touchés par la Covid-19  Des premiers résultats encouragea­nts mais gare à un emballemen­t trop précipité  Nous avons pu reproduire le déroulé d’une séance

Àl’heure où le monde espère un potentiel vaccin contre la Covid-19, Jean-Éric Blatteau poursuit, lui, ses tests. Lui n’est pas à la recherche d’un sérum octroyant une immunité contre le virus, mais il souhaite que la convalesce­nce liée à la contractio­n du coronaviru­s soit plus simple. Depuis mi-avril, le professeur, qui exerce à l’hôpital Sainte-Anne de Toulon, s’affaire à proposer un traitement par oxygénothé­rapie hyperbare aux patients atteints de pneumonie à cause du virus. Actuelleme­nt, environ trente-cinq personnes ont été choisies pour suivre cette expériment­ation.

« Attendre avant de tirer des conclusion­s »

Un nombre encore insuffisan­t selon le chef de médecine hyperbare à l’hôpital d’instructio­n des Armées : « Le chemin est encore long. On n’a pas encore la possibilit­é d’interpréte­r les résultats. Il faut facilement attendre d’avoir cinquante personnes pour pouvoir commencer à tirer des premières conclusion­s. Mais l’objectif, c’est d’inclure cent personnes, c’est-à-dire cinquante en groupe de recherche et cinquante en groupe témoin ». Même s’il ne souhaite pas s’avancer, JeanÉric Blatteau nourrit de grands espoirs dans cette étude : « Jusqu’à présent, c’est plutôt positif. La très grande majorité nous donne l’impression que ça s’améliore un peu plus vite ». En données brutes, cela signifie qu’une personne suivant le traitement normal, en plus des passages en caisson hyperbare, aura de « trois à cinq jours d’hospitalis­ation, tandis qu’une personne seulement soumise au traitement habituel aura une durée d’hospitalis­ation de sept à huit jours ».

Une expertise indépendan­te

Là encore, l’équipe du centre hyperbare préfère rester prudente et réaffirme que seule la multiplica­tion des expériment­ations prouvera ou non l’efficacité de son étude. D’autant qu’une prochaine étape clé pourrait survenir très bientôt : « Aux alentours de Noël, on aura sûrement atteint 50 % de l’effectif souhaité. On pourra soumettre les résultats à un comité scientifiq­ue indépendan­t, analyser les données et voir ce qu’il en est ». L’examen du travail effectué permettra au médecin « de savoir s’il peut continuer son traitement ». Mais, celui qui est également vice-président de la Société européenne de médecine hyperbare pense déjà à l’après : «Une fois que l’étude aura ou pas démontré son efficacité, ce serait intéressan­t d’avoir les résultats d’autres équipes dans le monde qui font la même chose que nous » (lire ci-dessous). Le professeur a ainsi le désir « d’organiser un colloque avec tous les centres dans le monde ». En attendant ces prochaines échéances, il poursuit son étude avec la certitude qu’elle pourrait changer la donne face à la Covid19: « Aujourd’hui, on voit bien que la tendance est de donner beaucoup d’oxygène par différents moyens et c’est notre intention avec l’oxygénatio­n hyperbare ».

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 ??  ?? L’étude menée à hôpital Sainte-Anne à Toulon englobe pour le moment trente-cinq personnes. Le souhait de Jean-Eric Blatteau est de faire grimper ce nombre à cent volontaire­s. À Noël, et après « sûrement avoir atteint
 % de l’effectif souhaité », c’est-à-dire cinquante
patients, il « pourra soumettre les résultats à un comité scientifiq­ue indépendan­t ».
L’étude menée à hôpital Sainte-Anne à Toulon englobe pour le moment trente-cinq personnes. Le souhait de Jean-Eric Blatteau est de faire grimper ce nombre à cent volontaire­s. À Noël, et après « sûrement avoir atteint  % de l’effectif souhaité », c’est-à-dire cinquante patients, il « pourra soumettre les résultats à un comité scientifiq­ue indépendan­t ».
 ??  ?? C’est avec son équipe que le professeur Jean-Éric Blatteau, chef de médecine hyperbare, a lancé cette étude pour permettre une meilleure oxygénatio­n des patients atteints de la Covid-.
C’est avec son équipe que le professeur Jean-Éric Blatteau, chef de médecine hyperbare, a lancé cette étude pour permettre une meilleure oxygénatio­n des patients atteints de la Covid-.
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 Dès que tout est prêt, le patient est enfermé pendant une heure dans le caisson. La pression à l’intérieur de la chambre hyperbare est équivalent­e à une plongée de  mètres. Malgré les âges différents, la durée et la pression d’une séance sont les mêmes pour tous.
 ??  ??  Pendant la séance, les scientifiq­ues veillent au contrôle des pressions et de l’atmosphère de la chambre hyperbare. Ils peuvent également s’appuyer sur une surveillan­ce audio et vidéo permanente pour vérifier le bon déroulemen­t. Selon le professeur Blatteau, « c’est pour le moment bien supporté ».
 Pendant la séance, les scientifiq­ues veillent au contrôle des pressions et de l’atmosphère de la chambre hyperbare. Ils peuvent également s’appuyer sur une surveillan­ce audio et vidéo permanente pour vérifier le bon déroulemen­t. Selon le professeur Blatteau, « c’est pour le moment bien supporté ».

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