Comment se déroule une séance de caisson hyperbare
Il existe une quinzaine de centres hyperbares en France. Entre Marseille et Nice, seul l’hôpital d’instruction des armées SainteAnne à Toulon est doté d’un caisson hyperbare. Il se décompose en deux chambres de six personnes et accueille quelque 5 000 patients par an pour des maladies chroniques ou des accidents. Pour les besoins de l’expérience, l’équipe médicale a décidé de réduire la capacité d’accueil en passant de six personnes par chambre à trois. Dans son étude, Jean-Éric Blatteau recherche « une approche préventive : on veut prendre les patients lorsqu’ils sont au tout début de leurs problèmes respiratoires ». Avec son traitement par oxygénothérapie hyperbare, il souhaite que ces problèmes ne persistent.
« Le hasard détermine le groupe retenu »
Comme chaque expérience, elle s’inscrit dans une démarche de volontariat : « On va voir les personnes qui rentrent dans ce critère de la maladie, on leur explique les avantages et les risques. Parce qu’il y en a. C’est comme si vous étiez sous pression, que vous faisiez une plongée sous-marine ». Après avoir sondé les potentiels
sujets, l’essai obéit au principe de randomisation : « Ce tirage au sort sert à avoir la preuve scientifique affirmant qu’un nouveau traitement fonctionne. Ça évite d’influencer l’étude, c’est vraiment le hasard qui détermine le groupe retenu ». Bien sûr, le tirage au sort fait parfois quelques déçus, « mais ils sont au courant, au moment où on leur parle de l’étude, qu’ils ont une chance sur deux d’être choisis ».
Après cette phase administrative, place à la pratique : « Le patient suit une séance d’une heure par jour. On le descend en fauteuil, on le prépare pour la séance en lui mettant une cagoule et, dès que tout est prêt, on met une pression équivalente à une plongée de 10 mètres ». La durée et la pression durant la séance sont les mêmes pour tous. Le patient sera conduit au caisson jusqu’à ce qu’il «ne soit plus oxygénodépendant
». Pour le moment, le professeur confie : « C’est relativement bien supporté. Le seul problème qui pourrait survenir, c’est quand la personne ne souhaite pas mettre la cagoule ou si elle est claustrophobe. Dans ces cas-là, on arrête directement ». Dans cette étude, Jean-Éric Blatteau n’a pas fixé de limite d’âge : « Il suffit d’avoir 18 ans. On a récemment eu une personne âgée de 84 ans qui a suivi le traitement ».