Le monde du sport ne sera pas laissé sur la touche
« Surpris par la rapidité et la brutalité » de ce deuxième assaut épidémique, l’établissement a pris en charge 170 patients jusqu’à présent et a connu des journées de fortes tensions
Si la situation tend à s’apaiser depuis quelques jours, l’hôpital d’Hyères, comme tous ceux du département, a fait face à une deuxième vague de la pandémie de Covid-19 bien plus violente que la première. «Onaété surpris par la rapidité, la brutalité de cette deuxième vague » témoigne le docteur Jean-Philippe Boutin, président de la commission médicale d’établissement. Au total, environ 170 personnes souffrant de la Covid ont été prises en charge jusqu’à présent, contre 90 lors de la première vague. «On a eu jusqu’à dix nouveaux cas Covid chaque jour, confirme le directeur du site, Jacques Ledoux. Le nombre de patients a tendance à baisser depuis vendredi dernier, on a tout de même entre trois et cinq nouveaux patients Covid tous les jours. » L’hôpital a donc connu une période de très forte tension et reste très engagé sur le front de la crise sanitaire. Voici comment les personnels font face.
Unité Covid et filière dédiée aux Urgences
L’hôpital a réactivé sa cellule Covid rassemblant équipes médicales et administratives, développé une politique de tests « a maxima ». Il a surtout créé une unité Covid de 32 lits (contre dix au premier confinement). «Au cours des quinze derniers jours, elle a été à saturation, le nombre de patients étant ponctuellement dépassé » précise le Dr Boutin. Aux urgences, une filière d’accueil spécifique a été créée au sein de l’unité d’hospitalisation d’urgence dont la capacité a été doublée.
Réorganisation et solidarité
L’unité de soins continus, qui accueille habituellement les patients post-opératoires, a été réduite de 10 à 4 lits pour libérer dix infirmiers formés aux soins intensifs. Elles sont parties renforcer les équipes de réanimation à Toulon. De son côté, l’hôpital hyérois a pu compter sur la solidarité de ses voisins, les hôpitaux Renée Sabran et San Salvadour, qui ont envoyé des personnels en renfort. Un soutien indispensable, car « contrairement au premier confinement, nous avons eu des personnels atteints, indique le Dr Boutin. Notre politique a été de ne pas laisser travailler ceux qui étaient asymptomatiques ». Une quinzaine d’infirmiers et autant d’aides-soignants ont également été recrutés. « Tout soignant intéressé pour rejoindre nos équipes est invité à contacter la direction des soins » précise d’ailleurs Jacques Ledoux. Au plus fort de la crise, la clinique Malartic et l’hôpital privé Toulon Hyères Sainte-Marguerite ont également apporté un soutien apprécié en prenant en charge des patients Covid « dans un état stable ou peu préoccupant ».
Déprogrammation
Le défi, comme dans tous les établissements hospitaliers confrontés à cette crise, est de conserver au maximum les activités hors Covid. Pour faire face, l’hôpital d’Hyères a cependant dû « réduire fortement les activités de consultations externes et déprogrammer 60 % des interventions pour ne conserver que les interventions essentielles » explique Jacques Ledoux. « Toutes les salles de blocs restent cependant ouvertes, précise le Dr Boutin, car nous accueillons les interventions urgentes qui ne peuvent avoir lieu à Sainte-Musse à Toulon, où la moitié des blocs a été fermée pour mettre les personnels à disposition de la réanimation. »
Un engagement salué
Rappelons que l’hôpital d’Hyères et le centre hospitalier intercommunal Toulon-La Seyne « ont une direction commune et travaillent en synergie, le pôle chirurgical étant d’ailleurs un pôle interétablissement ». Jacques Ledoux et le Dr Boutin tiennent tous les deux à saluer « le professionnalisme et l’engagement des agents médicaux et non-médicaux, qui tiennent malgré les tensions générées par cette situation de crise. » Et qui vont devoir tenir encore…