Bernard Laporte
À la sortie de la réunion avec le président de la République, hier après-midi, et juste avant de replonger dans un autre rendez-vous « rugby » cette fois-ci, Bernard Laporte nous a accordés cinq minutes, montre en main, afin d’évoquer les annonces d’Emmanuel Macron. L’ancien manager du RCT et actuel président de la fédération française de rugby (FFR) assure en être sorti « rassuré », évoquant une « bonne réunion, avec des gens à l’écoute et qui connaissent les problématiques du sport. Le gouvernement fait de gros efforts pour le sport ». Alors, les aides annoncées sont-elles suffisantes ?
millions d’euros de déficit pour la FFR
« L’enveloppe n’est pas épaisse », confie cependant Laporte. Il s’interroge par ailleurs sur la répartition des sommes annoncées. « Une première aide de 110 millions d’euros a été validée par Bruxelles, mais on ne sait pas encore comment cela va se diviser. Il y aura des réunions avec les cabinets des ministères, mais que ce soit la FFR ou les clubs professionnels de rugby nous nous retrouvons dans le même panier que le football professionnel par exemple. Il y aura un plafond par club et fédération à respecter ». Autre annonce, l’exonération de charges sociales sur les salaires du monde professionnels pour les mois d’octobre, novembre et décembre accueillie avec « soulagement », par l’ancien manager du RCT. Pour le monde amateur, le « pass sport » – « une aide qui doit permettre d’aider les familles afin de payer les licences », détaille Laporte – se veut encourageant pour la rentrée prochaine et le retour au sport des plus jeunes. Un peu plus tôt dans la journée, Bernard Laporte annonçait une perte de revenus de 34 millions d’euros pour la FFR, notamment en raison des matchs à huis clos et de la perte de revenus sur les hospitalités. « Un manque à gagner considérable », selon le président de la fédération. Si l’Élysée sort le carnet de chèque, les différents acteurs ont aussi été mis face à leurs responsabilités. « Le gouvernement a demandé aux ligues de faire des efforts et de réviser les salaires, arguant qu’il ne pouvait pas non plus jouer les pompiers de service sans contrepartie ». Dans le rugby professionnel, des discussions sont d’ailleurs en cours dans plusieurs clubs pour acter une nouvelle baisse des salaires pour cette saison. Enfin, selon les différents bruits de couloir, le gouvernement a mis aussi en exergue des problèmes de gestion des ligues professionnelles, pointant notamment du doigt « l’accord » passé par le football et le diffuseur Médiapro qui met aujourd’hui le foot pro dans l’embarras.