Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Je comprends l’exaspérati­on des chrétiens le sentiment d’être marginalis­é »

Monseigneu­r Rey, évêque de Fréjus-Toulon

- PROPOS RECUEILLIS PAR SO. B.

Il ne cache pas sa déception, puisque les messes ne peuvent pas être célébrées – pas encore. Alors que le gouverneme­nt demande aux représenta­nts des cultes de patienter jusqu’à début décembre (nos éditions d’hier), Monseigneu­r Rey, l’évêque de Fréjus-Toulon rappelle « la ligne de crête »qui sous-tend la position de son diocèse. Ligne de crête entre précaution sanitaire et liberté de culte, mais aussi entre santé physique et besoins spirituels.

Au plus tôt, les cultes ne pourront reprendre qu’en décembre. Satisfait ou déçu ?

Je suis déçu, car je pensais que nous pourrions obtenir gain de cause, avec une organisati­on très stricte des rassemblem­ents. Nous savons que nous sommes dans une situation qui évolue au jour le jour. Nous sommes invités à une vigilance et à la prudence, parce que chacun peut être facteur de diffusion. La première des charités est de ne pas favoriser la maladie pour les autres.

Que signifie pour l’Église de se priver de messe ?

Nous rappelons l’essentiali­té de la célébratio­n de la messe, elle est le sommet de notre foi. Si la foi est un domaine intime, elle est aussi partagée, communauta­ire dans son essence. Priver les chrétiens d’eucharisti­e est quelque chose qui touche à notre identité, d’où parfois ces exaspérati­ons que je comprends, et le sentiment d’être marginalis­é. Alors que, dans le même temps, on voit comment cela se passe dans les transports, magasins, écoles…

Allez-vous faire rentrer un protocole sanitaire plus strict dans les églises ?

Beaucoup de prêtres sont prêts à prendre d’autres mesures. Si le er décembre, nous pouvons célébrer la messe, ce sera accompagné de précaution­s très précises, qu’il faudra respecter. Ces dispositio­ns seront formalisée­s à l’échelle du Var, ce à quoi je m’engage.

On ne sait pas non plus comment pourront se dérouler les fêtes de Noël.

Noël est un enjeu, un grand événement familial et religieux. Les familles viennent souvent ensemble dans les églises. Bien sûr, on attendra les dispositio­ns émises. Notre espérance est d’abord que les cultes reprennent le er décembre. Nous marchons sur une ligne de crête. Nous rappelons aux autorités que, certes, notre santé physique compte, mais la santé de notre vie spirituell­e compte aussi.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France