Tentative d’assassinat : ans de réclusion requis
L’avocat général a requis 20 années de réclusion à l’encontre de Bilel Taramasco, coupable à ses yeux d’avoir tenté d’assassiner Yassine A. à Toulon en 2017
Parole contre parole. Silence contre silence. Hier comme lundi devant la cour d’assises du Var, les protagonistes de la tentative d’assassinat à Toulon le 6 octobre 2017 ont campé sur leurs positions. Yassine A. a désigné Bilel Taramasco comme le tireur lui ayant ôté l’usage de ses jambes. L’accusé a démenti. Les jurés, eux, ont rendu leur verdict trop – très – tard hier dans le soirée pour que nous puissions en rendre compte dans notre édition du jour. Malgré le peu d’éléments à se mettre sous la dent, mis à part des témoignages fluctuants aussi bien du côté de l’accusation que de la défense, l’avocat général a su se forger une opinion, requérant vingt ans de réclusion criminelle à l’encontre de Bilel Taramasco.
« Pourquoi tu m’as fait ça ? »
Il s’est appuyé en premier lieu sur un témoin – étranger de la cité de La Grande Plaine – de la fuite du tireur. Sur la description de l’auteur faite par la petite amie de la victime aussi. Deux dépositions recueillies dans la demi-heure suivant les faits. Et donc pas encore empreinte d’une quelconque « pression ». « Avec les dires de Yassine A., nous avons là des éléments objectifs, donnés à chaud et jamais contesté depuis. » Une base de travail qui, couplée au passé judiciaire, « le présent de caïd » de Bilel Taramasco ainsi qu’à la géolocalisation des téléphones, ont emporté ses doutes. « Pourquoi tu m’as fait ça ? » n’a cessé pour sa part de questionner
Yassine A. à l’accusé lors de sa longue déposition. Le mobile importe peu, au final, pour l’avocate de la partie civile, Delphine Berg. Même si « le vol du scooter est l’insoutenable horreur de ce crime », le résultat se trouve dans la chair de son client. Qui a choisi de rompre «laloides cités » à partir du moment où il a réalisé qu’il n’avait « plus rien à perdre », désignant alors le tireur comme étant Bilel Taramasco. Une exception dans ce dossier où règne la crainte. Où la seule autre personne nommant l’accusé a dû témoigner sous X par peur des représailles…
« Je ne comprends pas pourquoi il m’accuse »
Un dossier qui a aussi contraint la cour à revoir l’instruction de fond en comble en à peine deux jours. Conséquence d’une enquête loin d’être parfaite aux yeux de la présidence, mais aussi du fait du positionnement à géométrie variable des témoins. En premier lieu la victime, Yassine A., qui a reconnu à la barre ne pas avoir tout dit aux policiers aux lendemains des faits. « Je pensais alors que j’allais remarcher. Et j’aurais réglé ça directement avec lui. Je ne voulais pas paraître comme une balance. Mais dès le premier jour je savais que c’était lui. » - «Ça fait trois ans qu’il m’accuse gratuitement, lui a répondu plus tard dans l’après-midi Bilel Taramasco. Je n’ai rien à voir avec cette histoire. Je ne comprends pas pourquoi il m’accuse… » Parole contre parole. Jusqu’au bout de la nuit.
L’agresseur présumé de policiers à Six-Fours aggrave son cas
Il avait échappé à la détention provisoire après son interpellation en marge d’un contrôle dans les transports en commun à Six-Fours, le octobre. Quatre policiers avaient été blessés. Le Toulonnais, ans, au casier judiciaire vierge avait été placé sous contrôle judiciaire en attendant son procès en (lire nos éditions précédentes). Le voilà de nouveau poursuivi pour s’en être pris à d’autres policiers, le novembre, à Toulon : menaces, outrages et violences. Cette fois, son avocat n’a rien pu faire pour lui éviter la case « prison ». La justice a ordonné une expertise psychiatrique. Il sera jugé le décembre.