JFK est-il mort ?
Où étiez-vous le 22 novembre 1963 ? John Fitzgerald Kennedy, lui, était à Dallas. Mauvais choix. A 12h30, il prend deux balles dans la tête. La première lui fracasse la nuque et ressort par la gorge. La seconde lui explose la boîte crânienne. A 13h30, le monde entier apprend la mort du président des États-Unis. Le coupable s’appelle Lee Harvey Oswald. Il est laid, maigre, sombre, solitaire, mais il veut entrer dans l’histoire. Il y est. Il sera refroidi, deux jours plus tard, par un certain Jack Ruby. Fin du récit. Début des thèses complotistes. Faut dire qu’Oswald a le profil du pigeon, un fusil à lunettes et la gâchette facile. Les suspects sont partout : la CIA, la mafia, l’extrême droite, Fidel Castro, les anti-castristes, le KGB, le complexe militaro-industriel, Lyndon Johnson, le FBI. Ils ont tous de bonnes raisons de l’avoir fait. Certains vont plus loin. Si loin qu’ils s’égarent. Quand la vérité saute aux yeux, on met des verres fumés et on expose des théories fumeuses.
Des jobastres accusent les extraterrestres. Véridique. Selon eux, JFK était sur le point de révéler l’existence de Martiens.
Ok guys ! Des fatigués désignent l’OAS.
Les desesperados de l’Algérie française désiraient, peut-être, s’entraîner à air libre pour ne plus rater le grand Charles.
Le bal des siphonnés affiche complet.
Jo Di Maggio n’échappe pas aux soupçons. Il l’a bien cherché. L’époux de Marilyn, légende du baseball, est fou de jalousie et de désespoir depuis le suicide, le 4 août 1962, de la plus belle blonde de tous les temps (devant Brigitte Bardot, d’un cheveu). La maîtresse du président a-t-elle vraiment mis fin à ses jours ou a-t-elle été liquidée par les frères Kennedy ? Di Maggio se pose la question. Il n’est pas le seul. Si l’enquête Monroe est fermée, le débat reste ouvert. Comme le dossier JFK où la piste d’une conspiration de maris cocus et en colère est vite abandonnée. Normal : il y aurait eu bousculade au cinquième étage du Texas School Book Depository. Et le polisson des États-Unis n’aurait pas reçu deux balles, mais une centaine. Jackie Kennedy, elle, évite les projectiles et la calomnie. Personne (ou presque) n’ose insinuer que la première dame aurait pu commanditer un crime passionnel. Ouf. Question : depuis ce jour macabre, une femme a-t-elle porté un tailleur rose de chez Chanel ? Pas sûr. Le sang et les larmes ont séché. Mieux, aux dernières nouvelles, John Fitzgerald Kennedy ne serait pas mort à Dallas le 22 novembre 1963. Le coup monté par le FBI et la CIA a marché. Les complotistes du bar des amis sont formels : JFK vit à Newport dans l’État de Rhode Island. Il a été épargné par la Covid-19, mais souffre toujours du dos. À 103 ans, il passe ses journées dans un rocking-chair à regarder la mer en écoutant Sinatra.
« La CIA, la mafia, Fidel Castro, le FBI, Lyndon Johnson... »