Le bac chamboulé par le coronavirus
Les épreuves de spécialité prévues les 15 et 17 mars ont été tout simplement annulées et remplacées par un contrôle continu
Les premières épreuves de spécialité du nouveau baccalauréat, qui comptent pour un tiers de la note finale, sont annulées au profit du contrôle continu en raison de la crise sanitaire, selon un courrier de Jean-Michel Blanquer adressé, hier soir, aux enseignants. Les enseignements de ces spécialités « ne seront pas évalués au travers d’épreuves [les 15 et 17 mars, ndlr] mais sur la base des moyennes des trois trimestres de terminale de ces enseignements », indique ce courrier dont l’Agence France Presse (AFP) a obtenu copie. Le ministre de l’Education y explique avoir dû « tenir compte des effets de la crise sanitaire ». « Dans les propos des élèves, j’ai entendu les inquiétudes exprimées face aux difficultés de préparation aux épreuves des enseignements de spécialité » et « dans ceux des professeurs, j’ai été sensible à l’expression d’une fatigue éprouvée dans ce qui est vécu comme une course contre la montre », décrit-il. Pour Philippe Vincent, le secrétaire général du SNPDEN, premier syndicat des chefs d’établissement, l’annulation des épreuves de spécialité est « une décision raisonnable et pragmatique dans le contexte actuel ».
Parcoursup modifié
Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, le premier syndicat du secondaire, s’est montrée, elle, plus mitigée. « On acte le fait que le ministre a entendu que les épreuves ne pouvaient décemment pas se tenir en mars, cela va permettre de faire baisser la pression mais cela soulève le problème du contrôle continu qui peut être facteur d’inégalité », a-t-elle regretté.
Dans un communiqué, le SE-Unsa a pour sa part salué « le choix du recours au contrôle continu, le seul qui permet une adaptation des sujets aux progressions réelles et le seul qui garantit que les élèves seront bien évalués ».
Le Snalc (secondaire) a lui écrit dans un autre communiqué que cette décision ne « correspond pas aux attentes de la majorité de [ses] adhérents, qui demandaient un report en juin ».
S’agissant de la plateforme Parcoursup – qui devait intégrer les notes des épreuves de mars –- Jean-Michel Blanquer a précisé qu’elle « prendra en compte les moyennes qui sont portées dans les bulletins des deux premiers trimestres, ainsi que les appréciations des professeurs ». Dans son courrier, le ministre a également annoncé « l’adaptation apportée aux épreuves terminales de philosophie (choix entre trois sujets au lieu de deux sujets) et de français (resserrement du nombre de textes pour l’oral) ».