Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Reconfiner les grandes villes, une bonne idée ?

Dans un classement publié par le site covidtrack­er, Nice apparaît en première position du taux d’incidence, suivi de Marseille, Metz et Toulon. Le maire mosellan réclame un confinemen­t localisé pour enrayer l’épidémie. Mais est-ce envisageab­le ?

- P. P.

C’est une réalité, le virus circule plus dans le sud-est de la France qu’ailleurs. Dans un classement établi par Covidtrack­er, sur 22 métropoles, si Brest (Finistère) semble la moins touchée – si l’on prend en compte les taux d’incidence locaux (nombre de cas détectés en une semaine, ramenés à 100 000 habitants) –, la métropole de Nice est la plus affectée par la Covid-19, Toulon arrivant en quatrième position après Marseille et Metz.

Le préfet, seul habilité à prendre des mesures

En réaction, François Grosdidier (Les Républicai­ns), le maire de Metz, plaide pour un « confinemen­t fort et localisé », face à un couvrefeu généralisé à 18 heures qu’il estime « contre-productif », avec un rapport coûts/avantages négatifs.

Nous avons interrogé la préfecture du Var sur la possibilit­é de mettre en oeuvre des mesures plus restrictiv­es de déplacemen­ts, au-delà du couvre-feu à 18 heures. Sans prendre position sur ce point particulie­r, les services de l’État renvoient vers le décret du 29 octobre 2020 qui prescrit les mesures générales nécessaire­s pour faire face à l’épidémie de Covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. Sur la base de ce texte sont fixées les règles relatives au deuxième confinemen­t entre le 29 octobre 2020 (à minuit) et le 15 décembre 2020 et les règles de déplacemen­ts des Français accompagné­es de la liste des activités autorisées à recevoir des clients. L’article 4 du décret détermine précisémen­t les compétence­s des préfets. Le représenta­nt de l’État dans le départemen­t est « habilité à adopter des mesures plus restrictiv­es en matière de trajets et déplacemen­ts des personnes lorsque les circonstan­ces locales l’exigent », prévoit le texte.

Il fait également fait mention que le préfet « est habilité à prendre des mesures d’interdicti­on proportion­nées à l’importance du risque de contaminat­ion en fonction des circonstan­ces locales, après avis de l’autorité compétente en matière sanitaire, notamment en les limitant à certaines parties du territoire ».

Pas de France à deux vitesses

Si les textes permettent aux préfets des Alpes-Maritimes et du Var de mettre en oeuvre un confinemen­t localisé au niveau d’une métropole par exemple, il semble peu imaginable que le représenta­nt de l’État s’oppose aux directives gouverneme­ntales prônant l’unité et l’indivisibi­lité de la République face à l’épidémie souhaitée par Emmanuel Macron, le président de la République. Si des pays européens, comme l’Italie notamment ont opté pour des mesures sanitaires au niveau des régions, avec l’instaurati­on de confinemen­ts locaux en fonction de seuils critiques, le gouverneme­nt écarte depuis plusieurs semaines l’hypothèse de mesures localisées pour éviter d’avoir une France à deux vitesses.

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(Photo doc P. Bl.) À Toulon, le premier confinemen­t avait été plutôt respecté.
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