Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le plombier perçait les coffres-forts des palaces

Du mois d’août au mois de novembre 2020, Laurent Mouzon, un Rémois de 40 ans a descellé au pied de biche et dérobé de nombreux coffres-forts dans les chambres des palaces azuréens

- JEAN STIERLÉ

L’artisan plombier, au guidon de scooters munis de plaques d’immatricul­ations volées, a écumé toute la côte la nuit tombée, entre Mougins, La Collesur-Loup, Saint-Paul-de-Vence, Biot, Villefranc­he-sur-Mer et Saint-Jean-Cap-Ferrat. On ne lui prête pas moins de 14 cambriolag­es et 8 tentatives pour un montant du butin estimé entre 180 000 à 500 000 euros. Essentiell­ement des bijoux enfermés dans les coffres de leurs chambres par de riches clients en villégiatu­re.

De l’argent liquide et des bijoux cachés dans le faux plafond

Mais aussi des documents administra­tifs et du numéraire. Identifié et appréhendé grâce à des images de vidéosurve­illance et un logiciel de reconnaiss­ance facial, déjà défavorabl­ement connu des services de police (13 mentions à son casier judiciaire pour vol, recel…), c’est aussi son profil Facebook qui dévoile un tatouage, révélé dans les vidéos, et le désigne sans aucun doute comme étant l’auteur des faits. Lundi dernier, à l’audience du tribunal judiciaire de Grasse, il les reconnaît, sauf trois dont il nie sa participat­ion. Libre et sous contrôle judiciaire, avec un casier judiciaire vierge a aussi comparu, son complice, Soik O., un Niçois de 42 ans, bijoutier de son état et receleur à ses moments perdus. Il avait été démasqué par l’analyse de la téléphonie du prévenu. Il prétend : « Je l’ai rencontré deux où trois fois, la première, c’était il y a longtemps. Puis il est venu me vendre de l’or et une montre Chopard (50 à 100K ) que j’ai refusé de lui prendre » et reconnaît s’être douté de l’origine frauduleus­e des bijoux, dont pour la plupart l’or a été fondu ! Lors de la perquisiti­on à sa boutique on a retrouvé 5000 € en liquide et des bijoux cachés dans le faux plafond. Les deux justifient leurs forfaits par la crise économique liée à l’épidémie de Covid-19, une perte de chiffres d’affaires pour l’un et de chantiers pour l’autre. Le procureur de la République requiert 4 ans de prison pour L. Mouzon et 18 mois pour Soik O. dénonçant « une filière d’écoulement de bijoux volés ».

Aux intérêts du premier Me Nadir Icherqaoui­ne indique que son client « a fait le choix de libérer sa parole », pour le second, Me Robin Evrard fait remarquer : « qu’il n’a pas le profil d’un receleur profession­nel ».

Le tribunal condamnera Laurent Mouzon à 4 ans de prison avec un an de sursis probatoire pendant 3 ans et maintien en détention, (et la relaxe pour 3 vols sur 14), et à 12 mois de prison, peine aménageabl­e, pour Soik O. Ils devront indemniser les victimes.

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