Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La « génération sans tabac » de Macron

Tel est le voeu formulé, hier, par le chef de l’Etat pour ceux qui auront 20 ans en 2030. Il veut aussi s’attaquer à l’excès d’alcool chez les jeunes

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Emmanuel Macron a annoncé hier, en présentant la stratégie décennale contre le cancer, vouloir renforcer la prévention contre le tabac et l’excès d’alcool, visant même une future « génération sans tabac », afin de ramener le nombre de morts de 150 000 à 100 000 par an. En pleine pandémie du Covid, qui a déjà fait 77 000 morts, le chef de l’Etat a annoncé une hausse de 20 % des moyens déployés contre une maladie qui reste la première cause de mortalité chez les hommes et la deuxième chez les femmes. Le budget des cinq premières années du plan décennal sera ainsi porté à 1,7 milliard d’euros pour 2021-2025, a-t-il promis.

Davantage de dépistage

Dans un discours en vidéo lors des Rencontres annuelles de l’Institut du cancer (InCa), à l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, le chef de l’Etat a aussi promis davantage de dépistage et une lutte accrue contre les séquelles après la guérison. Le tabac et l’alcool sont au centre de la stratégie. « Je souhaite que la génération qui aura 20 ans en 2030 soit la première génération sans tabac de l’histoire récente », a-t-il dit, confirmant une promesse de campagne, et promettant d’agir sur « le prix, l’extension des espaces sans tabac, les campagnes d’informatio­n sur sa toxicité », et un meilleur accompagne­ment de ceux qui arrêtent de fumer. Cette mobilisati­on doit commencer « dès l’école ».

Pour l’alcool, à l’origine d’un cinquième des cancers évitables, « il ne s’agit pas d’aller vers le zéro alcool mais bien de prévenir les excès et de mieux aider ceux qui sont dans une forme de dépendance à en sortir », a-t-il souhaité. Il a ainsi promis, sans précision, des repères « plus visibles et plus lisibles aux consommate­urs » sur chaque produit.

« Cancers évitables »

En matière de prévention, le gouverneme­nt et l’InCa ambitionne­nt de réduire de 60 000 par an d’ici à 2040 le nombre des « cancers évitables », sur un total de 153.000 - on estime que 40 % des cas de cancers pourraient être évités, car attribuabl­es à des facteurs de risques modifiable­s comme le tabac, l’alimentati­on, l’exposition aux UV ou encore la sédentarit­é. Ils souhaitent aussi convaincre davantage de Français de participer aux dépistages organisés pour le cancer du sein, le cancer colorectal et, récemment, le col de l’utérus. Objectif : « réaliser 1 million de dépistages en plus à l’horizon 2025 », contre 9 millions par an aujourd’hui. Le plan souhaite, par ailleurs, limiter à un tiers la proportion de patients souffrant de séquelles cinq ans après leur diagnostic (chirurgies mutilantes, effets secondaire­s des médicament­s, retards de développem­ent chez les enfants...), contre deux tiers à l’heure actuelle. Le dernier objectif consiste à « améliorer significat­ivement » le taux de survie des cancers à mauvais pronostic, dont le taux de survie à cinq ans est inférieur à 33 %, tels que les cancers du pancréas ou du poumon, certains cancers du sein dits « triple négatif » ou encore un cancer rare, le glioblasto­me du tronc cérébral de l’enfant.

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(Photo AFP) Emmanuel Macron a rendu visite, hier, à l’institut Gustave-Roussy spécialisé dans la recherche contre le cancer.

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