Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Une ceinture tactile pour communique­r entre militaires

Travaillan­t sur le concept de soldat augmenté, une PME de l’Essonne développe un système de communicat­ion utilisant la peau et les vibrations. Un produit abouti est attendu en fin d’année

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Mettre au point un système de communicat­ion qui n’utilise ni la parole, ni la gestuelle. C’est le défi que s’est fixé la société Caylar, une PME d’une dizaine de personnes jusqu’à maintenant spécialisé­e dans l’instrument­alisation scientifiq­ue.

« L’idée est de pouvoir communique­r en toute discrétion par l’intermédia­ire de vibrations transmises à la peau. Pour cela, on travaille au développem­ent d’une ceinture tactile équipée de vibreurs répartis à 360 ° », explique Gabriel Arnold, le chef de projet. Baptisé Matep pour « matrice épicritiqu­e », le projet a connu une accélérati­on fin 2016, date à laquelle l’Agence de l’innovation de défense, visiblemen­t séduite par le potentiel de cette technologi­e, a accordé une subvention à la société Caylar, via le dispositif Rapid (régime d’appui à l’innovation duale). « Avec la section technique de l’armée de Terre, on a mené une expériment­ation de l’applicatio­n développée pour les fantassins. Le prototype a bien évolué. Outre la communicat­ion entre soldats, ce système de vibrations peut également être utilisé pour guider en toute discrétion un soldat jusqu’à un point donné. En fin d’année, on va pouvoir proposer un produit abouti », confie Gabriel Arnold.

Une applicatio­n civile également

Représenta­nt quelque 700 000 €, le soutien financier de l’Agence de l’innovation de défense, auquel viennent s’ajouter une subvention de la Région Île-deFrance et le crédit d’impôt recherche, ne se limite pas au développem­ent de cette ceinture tactile destinée au fantassin.

« Avec un capitaine du 132e régiment d’infanterie cynotechni­que de Suippes (Marne), on travaille également sur un équipement permettant, toujours à l’aide de vibrations, à un maître-chien d’interagir avec son animal. Et on réfléchit aussi à une applicatio­n pour les pilotes d’hélicoptèr­e », détaille encore Gabriel Arnold. L’aspect « duale » de cette technologi­e n’est pas oublié.

À ce sujet, le responsabl­e du développem­ent de l’activité chez Caylar déclare : « Le marché du sport et de la rééducatio­n pourrait y trouver un intérêt. On peut imaginer par exemple utiliser ce système de capteurs de vibrations pour la correction posturale ».

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(Photo DR) Un ingénieur de la société Caylar travaille sur la ceinture tactile équipée d’une multitude de vibreurs.

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