Bandol et « l’industrie climatique » : ans après !
Mille neuf cent vingt marque en France le début des années folles. Après une longue période de guerre et de privation, les Français commencent à retrouver goût à la vie et au divertissement ; un vent nouveau souffle sur le pays et sur Bandol. L’historien Jean-Marie Schneider a ressuscité, en fouillant dans les archives et en se référant à des ouvrages d’écrivains locaux (1), l’ambiance qui régnait à cette époque dans la cité balnéaire. La clientèle bourgeoise et fortunée réapparaît et s’oppose de facto à l’univers habituel des villageois. Comme l’écrit Raymond Culioli : « On s’ennuierait facilement à Bandol sans le mouvement qu’y crée le tourisme et sans les excentricités de la nouvelle clientèle. »
Station climatique
Le tourisme, appelé à l’époque « industrie climatique », est souvent au centre des délibérations du conseil municipal. Le classement de Bandol en station climatique est d’ailleurs sollicité par Alfred Vivien en mai 1909, puis en mai 1913 par François Clément. Maurice Charles renouvelle cette requête durant la séance du 30 juin 1920. Une commission d’enquête va recenser les atouts du village… en particulier ses équipements hôteliers. Trois grands établissements accueillent hivernants et estivants : Beau Rivage (créé en 1900), le Grand Hôtel des Bains (premier bail connu : 1er août 1900) et le Golf Hôtel (inauguré en mai 1913). Le premier magistrat espère ainsi, grâce à la taxe de séjour, apporter un revenu appréciable à la commune. La clientèle annuelle en 1920 avoisine les 600 familles, soit environ 2000 personnes, ce qui correspond sensiblement à la population bandolaise. Bandol sera classée station climatique par décret le 3 juillet 1923. 1- Sources : archives municipales et départementales. Documentation : MM. Cayol, Culioli, Grillon, Moutte et Pierrot Gaimard.