Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La saga mouvementé­e du plus prestigieu­x des natifs de la ville

- J. L.

Né le 1er avril 1746 dans une demeure cossue de la rue qui porte aujourd’hui son nom, Jean Etienne Marie Portalis était fils de notaire royal et descendant d’une vieille famille provençale. Très tôt il suit des études chez les Oratoriens de Toulon. A l’adolescenc­e il va étudier le droit à Aix. Promu avocat au parlement de Provence, ses plaidoirie­s marquent les esprits. Elles sont si percutante­s qu’il passe pour un contestata­ire. Quelques années plus tard, Portalis épouse la fille de son prof de droit. En 1770, alors qu’il n’a que 24 ans, il est consulté par le ministre Choiseul. En 1778, il devient procureur du pays de Provence. En 1782, envoyé en mission à Paris pour des questions concernant la Provence, il obtient gain de cause.

Président de l’Assemblée nationale

En 1783, il reprend son cabinet d’avocat. En 1789, au moment des Etats Généraux, il refuse de s’impliquer. Effrayé par la tournure des événements, il va se réfugier à Saint-Cyr, dans sa propriété des Pradeaux. En 1792, menacé de mort, il part à Lyon. Au plus fort de la Terreur, craignant d’être reconnu, il a la folle audace d’aller se cacher à… Paris. Arrêté sous l’accusation mortelle d’avoir des opinions royalistes, il est sauvé par un clerc de procureur qu’il avait aidé. En 1795, Portalis

est élu député à la fois pour Paris et pour le Var. Il opte pour le Var.

En 1796, il est élu président de l’Assemblée nationale. Prêchant pour la liberté de conscience, il vote contre une résolution voulant entraver la liberté de la presse. Fiché comme suspect, il est parmi les proscrits du coup d’Etat du 18 fructidor et part en exil. Le 18 brumaire, l’arrivée de Bonaparte permet son retour et, le 3 avril, il est nommé commissair­e du gouverneme­nt pour les prises maritimes.

Le 11 août, Bonaparte le constitue, avec Cambacérès, Trouchet, Malleville et Bigot-Preameneu, rédacteur du code civil (code Napoléon). Il y prend la plus large part. Nommé ensuite conseiller d’Etat, il est en charge du culte. Devenu Empereur, Napoléon le nomme, en juillet 1804, ministre des cultes. Le 2 janvier 1805, après avoir été élevé au grade de Grand Aigle de la Légion d’honneur, Portalis entre à l’Académie française. Mais sa fin est proche. Le 25 août 1808, devenu quasi-aveugle, le plus illustre des Beaussetan­s disparaît. Il avait 61 ans. L’Empereur ordonne des obsèques nationales et le fait inhumer au Panthéon où l’on peut toujours s’incliner sur son tombeau. Un livre à sa gloire sera présenté par le professeur Penel ce samedi 13 février de9hà12h30­à la Médiathèqu­e. Tél .04.94.90.55.10.

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(Photo J. L.) Le jurisconsu­lte Jean Etienne Marie Portalis au temps de sa splendeur.

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