Covid : les vacances d’hiver sous la menace des variants
Le variant anglais a été responsable de 3,3 % des nouvelles contaminations en France début janvier. Le Conseil scientifique prévoit qu’il sera majoritaire à la fin des vacances
Tout se jouera sur notre capacité à contrôler la progression du variant anglais. C’est désormais lui qui donne le la, et qui imposera de nouvelles restrictions le cas échéant », avertit ainsi l’épidémiologiste Arnaud Fontanet dans un entretien au Journal du dimanche.
Ce variant a été responsable de 3,3 % des nouvelles contaminations en France début janvier, et de 14 % à la fin du mois.
« Si on continue sur cette trajectoire (...), on atteindra 30 à 35 % à la mi-février et le nombre d’admissions à l’hôpital sera alors autour de 2 000 par jour. Le variant deviendra majoritaire autour du 1er mars », avance ce membre du Conseil scientifique, dont les recommandations guident l’exécutif. Une projection que confirment les estimations réalisées pour le JDD par Philippe Amouyel et Luc Dauchet, respectivement professeur et maître de conférences en santé publique au CHU de Lille.
Plus de contaminations par jour
D’après leurs projections, le « plateau » actuel dans les contaminations va durer « probablement un petit peu au-delà de mi-février et ensuite à partir de fin février/début mars, on voit que la course exponentielle du nouveau variant va prendre le dessus », a détaillé le Pr Amouyel sur BFMTV.
Le nombre de contaminations quotidiennes reste en effet pour l’heure sur un plateau élevé, fluctuant entre 20 000 et 26 000 depuis janvier. Il était samedi de 20 586 cas confirmés en 24 heures, avec un taux de positivité inchangé à 6,6 %. La pression hospitalière s’est également stabilisée cette semaine un peu sous les 28 000 malades hospitalisés (27 327 samedi).
L’AstraZeneca est arrivé
Et 3 215 personnes dans un état grave se trouvaient samedi en réanimation. Lors des précédentes vagues, le nombre de patients en réanimation avait atteint 7 000 au printemps et 4 900 à l’automne.
La campagne de vaccination quant à elle accélère et a bénéficié samedi du renfort du tout nouveau vaccin AstraZeneca, plus facile à transporter et conserver. L’utilisation a été approuvée la semaine dernière par l’UE pour les plus de 18 ans, sans limite d’âge selon l’agence de santé publique, mais le vaccin d’AstraZeneca devrait en premier lieu être proposé dès aujourd’hui aux personnes âgées de 18 à 65 ans. Contrairement aux autres vaccins, celui d’Astra Zeneca d’Oxford se conserve comme tous les vaccins classiques, en frigo, et pourra être injecté dans les pharmacies. Il se conserve 48h après ouverture, mais avec un flacon, 10 doses sont faites.
Il a, selon une étude sud-africaine, une efficacité limitée sur le variant sud-africain. (lire en encadré)
Mais avec un peu plus de 1,8 million de personnes ayant reçu au moins une première dose de vaccin vendredi, les spécialistes ne comptent pas encore sur la vaccination pour enrayer rapidement l’épidémie.
Le reconfinement toujours pas envisagé
L’exécutif a toutefois fait le choix, le pari selon certains, de ne pas reconfiner le pays.
Il compte sur le maintien d’un strict couvre-feu à partir de 18h sur l’ensemble du territoire et sur les vacances qui ont commencé samedi dans les premières académies – avec de moindres interactions sociales et la fermeture étalée des écoles jusqu’au 8 mars – pour que la situation reste sous contrôle.