Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Des raisons d’y croire

Large vainqueur de l’Italie (50-10), le XV de France a enrichi sa confiance à Rome, avant d’aller défier l’Irlande dimanche prochain à Dublin où il n’a plus gagné depuis 2011. De bon augure

- Raphaël Ibanez, manager des Bleus

Concentrés jusqu’au bout ? C’était la principale interrogat­ion. Les Bleus allaient-ils taper un grand coup sur la faible sélection italienne ou manquer d’enjoliver le score comme au Stade de France l’an dernier (35-22) ? Avec 50 points inscrits et 10 encaissés, la réponse est limpide. Tranchants en contre-attaque, Charles Ollivon et les siens ont inscrit sept essais. Vingt-quatre points en première période et vingt-six en seconde, soit le « même r ythme » comme l’a souligné l’ailier Gabin Villière. « On s’était dit qu’on cherchait à gagner mais surtout à être constants sur 80 minutes. C’est important de ne jamais lâcher une occasion de mettre des essais, ça peut compter : on l’a vu l’an dernier », a apprécié le troisième ligne Dylan Cretin, auteur du premier essai.

Les remplaçant­s au rendez-vous

Les forfaits sur blessure de l’ouvreur Romain Ntamack (mâchoire), du centre Virimi Vakatawa (genou) et du troisième ligne François Cros, tous titulaires indiscutab­les sous l’ère Fabien Galthié, ont pu nourrir des inquiétude­s. Elles ont vite été balayées à Rome. Matthieu Jalibert a rempli sa mission, en restant dans le cadre voulu par le staff, lui dont le naturel est tourné vers l’offensive et les franchisse­ments. Le n°10 de BordeauxBè­gles a réalisé un sansfaute devant les poteaux (15 points) et son jeu d’occupation

Fichou (de dos), Jallibert et Thomas peuvent se congratule­r. Ils sont parfaiteme­nt rentrés dans leur Tournoi.

au pied s’est avéré précieux. En l’absence de Vakatawa, le jeune Arthur Vincent (21 ans) s’est illustré avec un premier essai internatio­nal et des plaquages en série (16). Cretin, doublure de Cros, a aussi aplati pour la première fois en Bleu et assuré dans le secteur de la touche.

Pour le triangle arrière, c’est carré

Galthié a promu l’ailier Gabien Villière et l’arrière Brice Dulin, qui ont respective­ment poussé vers la sortie Vincent Rattez et Anthony Bouthier, et renouvelé sa confiance en un autre ailier, Teddy Thomas. Banco ! Ce dernier a signé un doublé et évité un essai italien d’un coup de pied en première période, alors que son apport en défense est souvent critiqué. Dulin a lui, fait le job sous les ballons hauts et signé un essai servi par un coup de pied par-dessus de... Villière dont l’activité, autant en attaque qu’en défense, est aussi à saluer.

Dupont sur tous les fronts

Dernier passeur sur le premier essai construit collective­ment, le demi de mêlée toulousain a délivré trois autres passes décisives et inscrit un essai. Une prestation hors norme pour le demi de mêlée toulousain qui s’est rendu indispensa­ble au XV de France. Et démontre qu’il fait partie des meilleurs du monde à son poste. «Antoine joue dans la cour des grands donc là, c’était un peu facile pour lui », a nuancé l’ancien internatio­nal Emile Ntamack (46 sélections de 1994 à 2000) dans le journal L’Equipe dimanche. Mais offrir quatre essais à ses coéquipier­s dans un match reste rarissime. Un seul Français l’avait fait avant lui lors du Tournoi : Frédéric Michalak en 2006 face à... l’Italie.

De légers bémols

Six pénalités concédées lors des vingt premières minutes, c’est encore trop même s’il n’y en a eu que neuf à la fin. Mais ce n’est pas simple de trouver « l’équilibre entre l’engagement, la férocité et le contrôle », comme l’a souligné Galthié. Le sélectionn­eur a insisté sur le secteur de la mêlée, perfectibl­e dans ce domaine. Mais c’est l’un des rares bémols avec l’apport léger du banc. A la décharge des remplaçant­s comme la première ligne Gros-Bourgarit-Aldegheri, l’ouvreur Louis Carbonel ou encore le troisquart­s polyvalent Damian Penaud, il n’est pas évident de s’illustrer dans un match déjà plié.

SIX NATIONS “Ce

qui est assez remarquabl­e, c’est que nous savons maintenant comment bien préparer un match quel que soit l’adversaire. Nous connaisson­s nos standards. Les jours de préparatio­n ont été précieux et n’ont pas été de trop à Nice. Nous avions la volonté d’être toujours en équipe, d’avancer avec sérieux. Cela a été l’illustrati­on d’une applicatio­n de tout le groupe, d’une très bonne attitude de tous les joueurs. Ces deux semaines à Nice ont été précieuses en ce sens.”

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