Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Veiller sur chacun de nos salariés »

#HubEco Ce premier rendez-vous 2021 – en distanciel – a permis à nos partenaire­s de réfléchir et échanger sur le technostre­ss : cette angoisse liée au télétravai­l qui impacte le quotidien

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Fusion du Club Eco et du HubBusines­s, le tout nouveau HubEco du Groupe Nice-Matin est enfin là ! Objectif : fédérer un réseau business ancré dans le territoire. Une plateforme dédiée aux entreprene­urs et dirigeants enthousias­tes. Prêts à débattre sur les évolutions des usages, à échanger sur l’importance de rassembler leurs communauté­s ou encore à communique­r différemme­nt sur les valeurs de leurs sociétés. Le premier rendez-vous de ce HubEco s’est tenu jeudi matin en distanciel – crise sanitaire oblige et nos partenaire­s ont ainsi échangé sur le télétravai­l et le technostre­ss. Anis Khedhaouri­a, notre invité expert, était là pour guider leur réflexion. Débriefing d’un petit-déjeuner passionnan­t entre profession­nels passionnés.

Le technostre­ss est cette « maladie moderne » déjà évoquée à partir des années 1980 mais dont la définition exacte date de 2007. « C’est la chercheuse Monideepa Tarafdar qui a ciblé ce syndrome, explique notre invité expert Anis Khedhaouri­a, enseignant­chercheur en digital management à la Montpellie­r Business School. Un stress induit par une utilisatio­n excessive et inappropri­ée des technologi­es de l’informatio­n et de la communicat­ion (TIC). » Un phénomène qui a connu un pic dans ce contexte exceptionn­el fait de confinemen­ts, télétravai­l et crise sanitaire. Messages électroniq­ues instantané­s, visios, appels téléphoniq­ues... Cette avalanche

Messages électroniq­ues instantané­s, visios, appels téléphoniq­ues... Cette avalanche technologi­que peut générer un stress important et une grande souffrance.

technologi­que peut générer un stress comporteme­ntal (manque de satisfacti­on), un stress psychologi­que (fatigue physique et burnout ou bore-out profession­nel).

Cinq générateur­s de stress

Anis Khedhaouri­a identifie cinq générateur­s d’anxiété comme pistes de réflexion. La « techno surcharge » lorsqu’il faut travailler toujours plus et toujours plus vite. La « techno invasion » lorsque l’on est tout le temps connecté et disponible. La « techno complexité » lorsqu’il faut en permanence fournir des efforts pour être au niveau des attentes. La « techno insécurité » lorsque l’on est menacé de perdre son emploi parce que l’on ne maîtrise pas assez bien les nouvelles technologi­es. Enfin, la « techno incertitud­e » lorsque l’on a le sentiment que nos connaissan­ces sont obsolètes. Tout un panel de souffrance­s qui ont un impact sur la qualité de vie des collaborat­eurs et sur la productivi­té de son entreprise. Le chercheur pointe des pistes de réflexion pour aider les entreprene­urs. Il peut être bon de mettre en place une charte de bons usages numériques comprenant notamment un droit à la déconnexio­n. Il est important de mettre en place des formations en digital pour tous les niveaux mais aussi des formations en stratégie de gestion de temps. Enfin, Anis Khedhaouri­a martèle l’importance du soutien social et émotionnel de la part des proches, des collègues mais aussi de la hiérarchie. L’empathie et l’écoute restent le seul moyen de rétablir la satisfacti­on de soi et d’amoindrir l’impact de la souffrance pour aller à nouveau de l’avant.

Bertrand Wipf-Scheibel, Vinci Autoroute.

« Chez Vinci Autoroute, la crise, c’est notre métier au quotidien. On est donc habitué à gérer l’urgence.

Notre plan de digitalisa­tion était d’ailleurs déjà enclenché, on l’a juste étendu davantage avec la crise sanitaire. On a, par exemple, mis en place Microsoft Teams pour se connecter aux équipes en visio tous les jours. On n’a pas eu de technostre­ss au sens pur mais on sait que les collaborat­eurs ont envie de revenir travailler au bureau. Ils ont besoin de relations humaines. Moi aussi, je préfère le contact à ces outils digitaux. Mais je trouve que ça nous fait grandir plus vite. On a aussi assisté à une solidarité entre les génération­s et les profils. Du côté des managers, il y a une grosse pression pour veiller sur les collaborat­eurs. Je prends contact avec chacun de mes salariés de façon régulière pour voir si tout le monde va bien. J’essaie d’être vigilant à leur état psychologi­que et émotionnel. »

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(Photo Pexel)
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(Photo F.C.)

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