Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le bout du tunnel est de retour

- PATRICE MAGGIO Directeur adjoint des rédactions du groupe Nice-Matin edito@nicematin.fr

Marre de la Covid ? Vraiment marre ? Désolé pour vous, mais il va falloir consentir encore un effort. Six bonnes semaines avant de goûter à « l’agenda de réouvertur­e », encore un peu flou mais présenté comme une appétissan­te récompense. Pour y goûter, une condition : respecter le contrat rédigé par Emmanuel Macron. Mettre Pâques sous cloche, se heurter la semaine prochaine aux portes closes des crèches, écoles, collèges, lycées, chambouler – le mot n’est pas trop fort – les vacances de printemps, garder beaucoup de distance (avec son travail, avec les gens que l’on croise). Encore un effort… Oui ce n’est pas rien ce que demande le chef de l’État,

même si les habitants des  départemen­ts – dont les Alpes-Maritimes – placés dans la zone de « freinage renforcé » ont déjà réalisé un tour de chauffe qui n’avait rien d’une épreuve de force.

Pour eux, pour les Azuréens, ce n’était pas vraiment un choix individuel, même si le Président a évoqué hier

« les choix collectifs que nous avons faits » pour mieux escamoter le fait qu’il est seul à véritablem­ent décider. Mais enfin, cette expérience inédite entre « dedans avec les miens et dehors en citoyen » s’est relativeme­nt bien passée, la plupart mus par l’espoir d’apercevoir le bout du tunnel. Raté. Encore un effort… Ce n’est pas le bout qui s’est éloigné mais le tunnel qui s’est rallongé. À cause de ce damned variant britanniqu­e, c’est toute la métropole, désormais, enfants et adolescent­s compris, qui va naviguer dans cette zone un peu floue où l’on ne sait jamais avec précision si on respecte les règles ou non, pour que l’on porte le masque, que l’on reste sobre sur la voie publique et que l’on ne se rassemble pas sous le nez des patrouille­s de police. Une période conçue comme un sas d’attente. Jusqu’à ce que les   lits de réa soient opérationn­els, et surtout que le nombre de vaccinés augmente significat­ivement.

S’il y avait autant de doses injectées que de promesses entendues à ce sujet depuis des semaines, l’immunité collective serait atteinte depuis longtemps. Encore un effort… chiche. Il sera toujours temps, comme l’a reconnu Emmanuel Macron au terme de son allocution, de tirer bientôt « toutes les leçons de cette épreuve ».

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