LES DANSEURS TAPENT DU PIED

Pour montrer qu’ils savent « respecter les règles », les professeurs de danse et leurs élèves ont manifesté, hier après-midi, dans le centre-ville. Une manifestation dansante bien rythmée.

Professeurs de danse, élèves et amateurs se sont rassemblés, hier, dans le centre-ville de Toulon. L’objectif : demander la réouverture de ces établissements privés de toute activité depuis plus d’un mois. Une manifestation chorégraphiée et bien rythmée.

R «esist’dance ! » Voilà le nom du collectif à l’origine de l’opération coup de poing. Hier aprèsmidi, près de trois cents personnes se sont rassemblées sur le boulevard de Strasbourg. Avec un but : danser. Et c’est sur les notes du carnaval de Rio et de Résiste de France Gall que professeurs de danse, élèves et soutiens en tout genre ont manifesté en rythme et en chorégraphie. Bien que l’ambiance dansante et joyeuse saute aux yeux, le collectif

s’en serait bien passé. « Nous demandons simplement de pouvoir rouvrir nos écoles », lance Jean-Marc Genet, à la tête du cortège.

« Danser, c’est bon pour la joie de vivre »

« On nous interdit d’accueillir nos élèves en intérieur et on doit donner des cours sur des terrains de sport. Personnellement à SixFours, je me retrouve sur un terrain de rugby, où les joueurs sont en mêlée et se touchent. Le gouvernement

n’a pas compris que la danse était totalement individuelle, dénuée de tout contact physique », peste le professeur de l’école K-Dance Studio, avant de pointer un autre problème du doigt : « Danser en extérieur, pourquoi pas. Mais nous sommes placés sur des terrains qui ne sont pas adaptés. On se retrouve sur de la pelouse, de la terre battue… Vous imaginez pratiquer de la danse classique là-dessus ? »

Et de conclure : « Les enfants pètent des câbles. Ils vont à l’école, mais n’ont plus le droit de pratiquer leur activité. Vous imaginez que dans le Var, il y a 15 000 licenciés. C’est plus que dans le football ! »

Un avis plus que partagé par Maïna, une petite danseuse de l’école toulonnaise Petits pas, qui sortait de l’école : « On a besoin de danser ! Danser c’est bon pour la joie de vivre ! »

Comme dit le dicton, la vérité sort de la bouche des enfants…

(Photos Sophie Louvet) En milieu d’après-midi, le cortège réunissant près de  personnes s’est élancé sur le boulevard de Strasbourg.

Les manifestants se sont couchés sur la place de la Liberté pour symboliser la mort de leurs écoles.

Seule exception, les professeurs d’écoles de danse pouvaient porter un tshirt blanc.