“Pour une Maison du patrimoine”
“Il a inauguré le canal de Suez à la barre du paquebot Péluse !”
« La chapelle située à droite de l’église Saint-François-de-Sales est dédiée à saint Elme, le patron des navigateurs », observe l’historien local Jean-Marie Schneider, qui mène ses propres recherches sur les dynasties de navigateurs bandolais, pour appuyer la longue tradition maritime de Bandol remontant au moins au milieu XVIIIe siècle. Aux tartanes qui cabotaient avec Toulon et Marseille ; aux échanges avec la Sicile et la Sardaigne. Jean-Marie Schneider, qui dispose déjà à la médiathèque d’un espace patrimoine (dévolu par la ville) pour gérer les éléments patrimoniaux que lui remettent parfois les familles qui viennent le trouver pour lui parler de leurs ancêtres, rêve d’une Maison du patrimoine. « Un espace musée qui serait une vitrine et accueillerait des expositions temporaires et une salle dédiée aux archives », note-t-il. Et de justifier : « Cela permettrait de donner confiance à ces familles bandolaises qui un jour vont se retrouver sans descendance et dont les documents et souvenirs très importants vont de fait disparaître, parce qu’ils ne savent pas à qui les laisser ». L’historien qui veut y croire se félicite de la nomination « pour la première fois et c’est un grand pas en avant », d’une conseillère municipale déléguée à la protection du patrimoine et aux bâtiments historiques, Michèle Paladel, dans l’équipe du maire Jean-Paul Joseph. La démarche de Jean-Marie Schneider et de Michel Lieutaud s’intègre dans un mouvement plus général : celui de la connaissance et de la reconnaissance du passé de Bandol. Partager l’histoire. Au moins dans un premier temps virtuellement par Internet, comme le projette Mi- chel Lieutaud. Une idée qui serait en cours de concrétisa- tion...
L’historien Jean-Marie Schneider travaille lui aussi sur les dynasties de marins bandolais.
« Auguste Caboufigue fait partie d’une lignée importante de capitaines au long cours. Son père, Honoré Caboufigue, l’a été avant lui, et après lui, son fils Auguste, son petit-fils Louis, et un de ses neveux ont continué la tradition familiale et marqueront de leur empreinte la vie des Messageries maritimes. Il est né à Bandol le juillet . Il commande les bateaux à vapeur de la Compagnie Rostand, puis de la Compagnie des Messageries nationales, qui deviendra les Messageries impériales et qui sera le plus important armement des vapeurs marseillais. Il effectue le septembre , sur L’Hellespont, le paquebot-poste qu’il commandait déjà à la Compagnie Rostand, le voyage inaugural du service postal de la Société des services maritimes des Messageries nationales à destination de Civitavechia. Il commanda ensuite les paquebots-poste le Vatican, l’Eurotas, le Quirinal, l’Amérique, la Guienne. Le novembre , lors de l’inauguration officielle du canal de Suez, il est aux commandes du paquebot Péluse ,avecà son bord Ferdinand de Lesseps, de même que les membres du conseil d’administration de la Compagnie universelle du Canal maritime de Suez. Il sera ainsi le premier commandant de la marine marchande à transiter par le canal de Suez. Il quitte le service à ans, le er janvier . Au cours de sa longue carrière, il verra de près et participera quelquefois aux évènements qui ont secoué le XIXe siècle. Il recevra en reconnaissance des services rendus et des bonnes relations entretenus, la décoration de l’Ordre de François er des Deux Siciles. Il fut maire de Bandol du août au septembre . »