Var-Matin (La Seyne / Sanary)

À 22 ans, le sergent Gabriel sauve un nourrisson

Montferrat Le 1ere classe Gabriel a su, malgré sa jeunesse en service, garder son sang-froid et prodiguer des gestes de secours maîtrisés permettant de sauver la vie d’un bébé de 15 jours.

- ELENA ESPEJO eespejo@nicematin.fr

Le visage lisse. Le regard espiègle. Le sourire charmeur. Difficile d’imaginer qu’un si jeune homme peut faire preuve d’un tel sang-froid. Et pourtant, à 22 ans, le sergent première classe Gabriel a eu un comporteme­nt héroïque qui fait aujourd’hui la fierté de ses supérieurs. Ces derniers n’ont pas hésité à saluer, il y a quelques jours, sur la page Facebook du 1er RCA de Canjuers son interventi­on qui a permis de sauver un bébé de 15 jours.

Début d’étouffemen­t

Il était 17 h 40, ce jour-là, à Figanières lorsque le chasseur de première classe Gabriel se rend à la pharmacie après son service.

« J’étais en tenue de sapeurs-pompiers », précise-t-il, le regard fixe. Derrière lui dans la file d’attente se trouvent une jeune mère et son nourrisson.

« J’ai effectué mes achats puis je me suis dirigé vers le distribute­ur de billets automatiqu­e à l’extérieur ». Quelques secondes plus tard la maman, complèteme­nt paniquée lui remettait dans ses bras son bébé. Un nourrisson de 15 jours victime d’un début d’étouffemen­t. « Il était tout rouge, ne respirait plus », raconte le sergent. Le bambin, victime de l’obstructio­n totale des voies aériennes, présentait un début de cyanose. Le militaire pose le bon diagnostic et, s’asseyant contre un mur pour assurer sa position, effectue les gestes de secours adéquats.

« J’ai donné cinq petites claques dans le dos. Le bébé s’est alors mis

à pleurer, j’ai compris que les voies aériennes étaient libérées », poursuit-il. Il demande dans la foulée au père de prévenir les secours. «Le couple venait de sortir d’une consultati­on médicale. Nous sommes retournés au cabinet en attendant l’arrivée des sapeurs-pompiers ». Le sergent restera auprès de la mère durant l’auscultati­on de l’enfant par le médecin de la commune et jusqu’à l’arrivée des sapeurs-pompiers. Après avoir transmis le bilan aux secouriste­s, le bébé a été évacué en direction d’un centre hospitalie­r.

« C’est surprenant d’être confronté à une telle situation surtout avec un nouveau-né », confie-t-il.

« Je n’avais jamais réalisé de tels gestes auparavant mis à part sur des mannequins ».

Engagé depuis un peu plus d’un an au 6e escadron le 1er classe Gabriel a su, malgré sa jeunesse en service et son jeune âge, garder son sang-froid et prodiguer des gestes de secours maîtrisés permettant de sauver la vie de ce nourrisson.

S’il a agi tout en gardant son calme, il reconnaît aujourd’hui avoir eu un sentiment de libération après avoir passé le relais aux sapeurs-pompiers. Un peu de fierté aussi aujourd’hui avec le recul. « C’est vraiment quelque chose de beau, sauver un petit bébé », concède-t-il. Originaire de Saint-Gaudens (Haute-Garonne), après un Bac pro mécanique, Gabriel a intégré la caserne mixte de Lannemezan en tant que sapeur-pompier volontaire en 2016. « Pompier, c’est une véritable passion. Depuis tout petit », affirme-t-il sans pouvoir vraiment l’expliquer.

Le concours de pompier en ligne de mire

Aider son prochain… Sans doute la profession de ses parents, lui ambulancie­r, elle aide-soignante, a guidé ses premiers pas en direction d’une caserne de sapeurspom­piers. D’ailleurs, son frère et sa soeur lui ont emboîté naturellem­ent le pas quelques années plus tard.

« Le stage que j’ai réalisé en troisième dans une caserne a été vraiment déterminan­t. J’ai su à l’issue que je voulais en faire mon métier. Mais pompier volontaire ce n’est pas une profession ».

En novembre 2019 il intègre donc les rangs de l’armée, fait ses classes au 21e RIMa (Régiment d’infanterie de marine) à Fréjus puis rejoint le 6e escadron à Canjuers. « J’exerce ici ma passion pleinement, que ce soit en vue d’opérations extérieure­s ou intérieure­s. » Le sergent a signé un engagement de cinq ans dans un premier temps et nourrit l’espoir de réussir un jour le concours de pompier profession­nel. Il en a toutes les prédisposi­tions.

En témoigne cette belle interventi­on… Ce jour-là, en tout cas un ange a veillé sur le nourrisson : c’était Gabriel…

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(Photo Clément Tiberghien) Le ere classe Gabriel a su garder son calme et secourir un nourrisson.

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