La locataire ne paie pas le loyer et change la serrure
À Cannes, une quinquagénaire refuse de quitter l’appartement qu’elle a loué pour un mois en janvier. La locataire possède un bateau sur le vieux port, en panne, sans plus aucun droit ni titre.
Un sac-poubelle déposé dans le couloir, mais une porte désespérément close. Une fois encore, en notre présence cette fois, Sophie Benoist s’est retrouvée impuissante devant l’appartement qu’elle possède dans la résidence hôtelière saisonnière Les Félibriges, à Cannes. Impossible d’y pénétrer ni de se faire ouvrir, et pour cause : l’occupante des lieux, Christine M., non contente de ne plus payer son loyer, a fait changer la serrure ! Voilà maintenant deux mois que ça dure, et Sophie Benoist doit continuer de payer crédit et charges pour ce bien acquis en 2016 (961 euros chaque mois), sans en tirer le moindre revenu. Pire, sa locataire indélicate continue de lui adresser des SMS pour réclamer le changement du pommeau de douche ou de la tringle à rideau ! Surréaliste…
Un « squat » locatif
Au départ, Christine M. avait pourtant fait illusion.
« Elle s’est présentée en janvier, voulait louer un mois, était très polie et savait très bien s’exprimer », se souvient Sophie Benoist. Un contrat de location est signé jusqu’au 8 février, et un chèque bancaire de 750 euros (charges et électricité comprises) déposé. Christine M. emménage donc avec trois chiens et son fils âgé d’une dizaine d’années. Mais très vite, Sophie Benoist commence à s’alarmer. En raison d’une consommation d’électricité quasiment digne de Versailles. « Dès son entrée, la locataire avait trouvé qu’il faisait froid, mais lorsque je suis venue ajouter un radiateur, toutes les fenêtres étaient restées ouvertes, avec climatisation à fond et lumières allumées ». Qu’importe. La propriétaire entend récupérer son bien à échéance pour le relouer avec réservation à partir du 13 février. En vain !
« L’expulser dans les plus brefs délais »
Christine M. refuse obstinément de partir, et ne s’acquitte plus d’aucun frais. Malgré une sommation par huissier et une plainte déposée au commissariat de Cannes.
Pour Me Rudy Salles (1), avocat de Sophie Benoist, c’en est trop. D’autant plus que Christine M. dispose également d’un bateau amarré sur le vieux port (avec lequel l’intéressée est également en conflit) et n’en est pas à son premier (mé) fait.
« Nous avions affaire à une professionnelle de l’occupation illégale, qui laisse des victimes sur le carreau, estime l’avocat niçois. Il faut qu’une décision de justice mette rapidement fin à ces manoeuvres avec une expulsion dans les plus brefs délais car pendant ce temps, ma cliente subit une perte sèche et ne peut plus louer son bien ». Pour Rudy Salles, la trêve hivernale, même prolongée, ne peut être un obstacle à une expulsion « manu militari » de Christine M., « puisque celle-ci dispose d’un bateau pour résidence principale, amarré au port de Cannes ».
Malgré nos multiples sollicitations, Christine M. n’a pas souhaité s’exprimer. Même à porte fermée…