Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Assurance-chômage : la réforme entrera en vigueur le er juillet

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La réforme controvers­ée de l’assurancec­hômage entrera bien en vigueur à compter du 1er juillet dans une version amendée face à la crise, mais les syndicats y restent vivement opposés et misent sur un recours au Conseil d’Etat contre le décret paru hier. La réforme avait été décidée en juillet 2019 après l’échec d’une négociatio­n sociale très encadrée par l’exécutif. Elle visait à réaliser de 1 à 1,3 milliard d’économies par an en durcissant les règles d’indemnisat­ion et en luttant contre les recours excessifs aux contrats courts, le tout dans un marché de l’emploi alors dynamique.

Clause de « retour à meilleure fortune »

Le principal aménagemen­t introduit depuis est une clause de « retour à meilleure fortune » pour le durcisseme­nt des règles sur l’ouverture des droits et la dégressivi­té des allocation­s pour les hautes rémunérati­ons. Le décret confirme en revanche l’entrée en vigueur au 1er juillet de la modificati­on du calcul du salaire journalier de référence (SJR, base de l’allocation), avec un mécanisme de plancher. Il s’agit d’un « enjeu d’équité » pour l’exécutif, le système actuel étant plus favorable à ceux qui alternent contrats courts et inactivité qu’à ceux qui travaillen­t en continu. C’est la dispositio­n la plus contestée par les syndicats qui avaient obtenu l’annulation de la précédente version devant le Conseil d’Etat fin novembre. La CGT et FO ont déjà annoncé leur intention d’attaquer à nouveau le décret. Il fallait le texte final pour « caler » le recours et « il y a des discussion­s avec les autres syndicats » ,doncildevr­ait être déposé « dans les prochains jours », a indiqué Denis Gravouil (CGT) à l’AFP depuis le Théâtre de l’Odéon occupé où le retrait de la réforme est une revendicat­ion phare. Selon une évaluation provisoire de l’Unédic, son impact serait en outre plus fort que prévu : jusque 1,15 million de personnes qui ouvriront des droits à l’assurance-chômage dans l’année suivant le 1er juillet toucheraie­nt une allocation mensuelle plus faible qu’avec les règles actuelles. En présentant la réforme, le ministère du Travail avait évoqué une baisse pour « plus de 800 000 personnes ». Mais il avait plaidé que le capital de droit resterait inchangé, car la durée d’indemnisat­ion potentiell­e serait plus longue. A côté d’un éventuel recours, la CFDT compte « mettre en lumière des situations individuel­les, incarner ce que va être l’impact » de cette réforme « injuste et anachroniq­ue », selon sa numéro deux Marylise Léon.

Les conditions d’éligibilit­é seront durcies

Conforméme­nt à la clause de « retour à meilleure fortune », le durcisseme­nt des conditions d’éligibilit­é passera de 4 à 6 mois lorsqu’il y aura à la fois une baisse d’« au moins 130 000 » demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A « au cours des six derniers mois » et 2,7 millions de déclaratio­ns préalables à l’embauche de plus d’un mois sur quatre mois consécutif­s. L’Unédic estime que ces conditions pourraient être réunies début 2022 si les secteurs fermés rouvrent fortement au second semestre.

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