Une tentative de coup d’Etat déjouée au Niger
Le gouvernement nigérien annoncé, hier, qu’une « tentative de coup d’Etat » militaire a été déjouée dans la nuit, et ce, deux jours avant la prestation de serment du président élu Mohamed Bazoum qui prend la tête d’un pays frappé par les attaques jihadistes et à l’histoire marquée par des putschs. Des riverains du quartier de la présidence à Niamey ont raconté avoir été réveillés par des tirs. « Les tirs étaient intenses, il y avait des armes lourdes et des armes légères », a témoigné l’un d’eux. Le gouvernement a condamné « cet acte lâche et rétrograde voulant mettre en péril la démocratie et l’Etat de droit dans lequel notre pays s’est résolument engagé ».
Plusieurs interpellations
Une enquête a été ouverte mais « d’ores et déjà plusieurs personnes en lien avec cette tentative de coup d’Etat ont été interpellées et d’autres sont activement recherchées », a-t-il précisé, sans plus de détails.
Le gouvernement affirmait, hier soir, que « la situation est totalement sous contrôle » et invite « la population à vaquer normalement à ses occupations quotidiennes ».
Le cerveau activement recherché
Le « cerveau » présumé de ce putsch manqué «estun officier de l’armée de l’air chargé de la sécurité de la base aérienne militaire » de Niamey « activement recherché », a indiqué une source au sein des services de sécurité du Niger.
Le quartier présidentiel a été quadrillé par les forces de l’ordre, mais dans le reste de la ville, la situation était normale, hier. L’ambassade des Etats-Unis à Niamey a décidé de suspendre ses « services consulaires jusqu’à nouvel ordre » et « encouragé » son personnel à rester à la maison, l’ambassade de France invitant elle « les Français à rester chez eux ».
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres suit avec « une grande inquiétude » la situation au Niger, selon son porte-parole Stéphane Dujarric.
Il appelle « les forces armées à se conformer strictement à leurs obligations constitutionnelles », a-t-il ajouté. Cette « tentative de coup d’Etat » est intervenue avant l’investiture prévue vendredi à Niamey du nouveau président élu Mohamed Bazoum, très proche du chef de l’Etat sortant Mahamadou Issoufou. Son rival, l’exprésident Mahamane Ousmane, conteste les résultats du scrutin et a revendiqué la victoire, appelant à «des manifestations pacifiques » dans tout le pays. Celle prévue, hier, à Niamey a été interdite.
Le Drian présent à l’investiture
De nombreux chefs d’Etat sont attendus pour l’investiture de Mohamed Bazoum, selon les autorités nigériennes. Partenaire privilégié dans la lutte contre le jihadisme dans les pays du Sahel, dont le Niger, la France doit être représentée par son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.