La liste LR de Muselier au complet
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Pour faire taire tous les « fantasmes », Renaud Muselier a dévoilé hier à Marseille la composition de sa liste pour les régionales : « Un tiers d’élus sortants, un tiers de nouveaux candidats, un tiers de société civile ».
Ceux qui espéraient un quatrième tiers pagnolesque avec les édiles En Marche, après le retrait avanthier de la liste LREM menée par Sophie Cluzel, ont été déçus.
« Sur nos 135 candidats, on retrouve quinze personnes de la majorité présidentielle, dont quatre élus sortants du MoDem, détaille le président sortant. Les autres sont tous des élus locaux. L’engagement que j’avais pris [de ne prendre aucun parlementaire, N.D.L.R.] est tenu. Plus de la moitié des candidats hors société civile sont des Républicains. C’est ma colonne vertébrale. » Avant de céder la parole à ses chefs de file départementaux (1), tous présents à l’exception de Christian Estrosi qui s’est exprimé en visioconférence, le président est longuement revenu sur le « psychodrame » qui déchire sa famille LR.
« On veut faire de nous des otages »
« Depuis deux semaines, les commentaires parisiens ont étouffé toute discussion sur notre avenir, grince-t-il. Ceux qui veulent faire des élections régionales un marchepied vers la présidentielle ont confisqué le débat public en Paca. On veut faire de nous les rats de laboratoire d’expérimentations, de recompositions politiques. On veut faire de nous les otages de la politique nationale ! »
Le patron de la région, de nouveau, réaffirme ses principes : « J’ai travaillé avec ceux qui acceptaient de nous venir en aide, quelle que soit leur couleur politi- que, tant qu’ils apportaient des so- lutions à notre région, à nos problèmes. C’est mon ADN. Personne ne me changera. Je suis un gaulliste, un chiraquien, un sarkozyste : il y a des lignes rouges qu’on ne franchit pas et des moments historiques qui exigent le rassemblement et la concorde. »
« J’en appelle à la fin de l’hystérie »
Il y revient encore peu après : «A la logique du bunker, je préférerai toujours la dynamique de l’ouverture. Et je vous le dis : à la logique de l’insulte, j’imposerai celle du respect. »
Après la justification, vient l’heure de la contre-attaque. Elle est cinglante : « Ceux qui se compromettent aujourd’hui en appelant à ne pas voter pour moi sont des irresponsables, martèle le candidat, visant notamment le député azuréen Éric Ciotti. Ils soutiennent de fait le seul traître de cette élection, Thierry Mariani. Je n’ai jamais trahi personne. J’en appelle à la responsabilité de chacun et à la fin de l’hystérie. »
Le message est relayé par chacune des têtes de listes départementales. L’Azuréen Christian Estrosi
veut mettre un terme «aux anathèmes, à l’ostracisme, au sectarisme. » Le Varois François de Canson fustige « un débat stérile qui n’apporte rien et qui est hors sol ».
Soutien en suspens
Ce plaidoyer sera-t-il entendu ? Après Éric Ciotti et le chef de file des sénateurs Républicains Bruno Retailleau, le numéro 2 de LR, Guillaume Peltier, a demandé hier matin « à titre personnel » le retrait du soutien de son parti à Renaud Muselier.
« Il y a une frontière étanche entre les Républicains, entre la droite française et le macronisme, il y a une droite qui n’est pas à vendre, il y a une droite qui considère qu’Emmanuel Macron a failli dans ses fonctions », a ajouté le député du Loir-et-Cher, engagé dans sa jeunesse au Front national.
Ce débat devrait être tranché mardi matin, lors d’un comité stratégique de LR organisé à Paris. 1. Christian Estrosi (ex-LR) pour les Alpes-Maritimes, François de Canson (LR) pour le Var, Bénédicte Martin (LR), pour le Vaucluse, Chantal Eymeoud (centriste) pour les Hautes-Alpes et David Gehant (LR) pour les Alpes-de-Haute-Provence. Renaud Muselier conduit sa liste dans les Bouches-du-Rhône.