Les vacances studieuses du Président
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Arrivé hier dans le Var, Emmanuel Macron passe tout ou partie du week-end de l’Ascension au fort de Brégançon, la résidence de villégiature de la présidence de la République à Bormes-les-Mimosas. Mais aucun répit pour le chef de l’État. Outre la tenue d’un sommet virtuel, hier soir, contre les contenus terroristes et extrémistes violents en ligne, deux ans jour pour jour après le massacre de Christchurch (Nouvelle-Zélande) avec la première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, le chef de l’État devrait s’atteler à d’autres sujets, tant en matière d’actualité nationale qu’internationale. Terrorisme et Proche-Orient, HautKarabakh, bataille des régionales et déconfinement, autant de dossiers qu’il va devoir suivre en priorité.
Terrorisme et Proche-Orient
Brégançon était, hier soir, en connexion directe avec 52 pays à travers le monde. Cinquante-deux signataires de l’appel de Christchurch, qui s’attaque aux contenus terroristes et extrémistes en ligne.
Dernière grande nation à les rejoindre : les États-Unis de Joe Biden. Un autre dossier international sur le dessus de la pile : la situation dans la bande de Gaza, où l’armée israélienne est sur le point de pénétrer en territoire palestinien après les tirs de missiles sur l’Etat hébreu.
Jeudi soir, l’Élysée indiquait que ces tirs mettaient « en grave danger la population de Tel-Aviv » et nuisaient « à la sécurité de l’Etat d’Israël ». La France est invitée par les partisans de l’apaisement à jouer un rôle diplomatique plus important.
Après s’être entretenu, jeudi, avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, lui demandant « d’user de tous les moyens de son influence pour que le calme soit rétabli au plus vite », Emmanuel Macron a téléphoné, hier, au Premier ministre israélien.
Dans cet échange, il a notamment insisté sur « l’urgence d’un retour à la paix » au Proche-Orient, soulignant le « droit à se défendre » d’Israël tout en rappelant « sa préoccupation au sujet des populations civiles à Gaza ». Les contacts, depuis Brégançon, avec les autres dirigeants du monde seront donc intenses tout le week-end.
La guerre à nos portes
Un conflit qui paraît lointain mais aux portes de l’Europe. L’Azerbaïdjan et l’Arménie se sont affrontés à l’automne 2020 pour le contrôle de la région indépendantiste du Nagorny Karabakh. Un conflit qui s’est soldé par plus de 6 000 morts et une défaite d’Erevan, qui a dû rétrocéder d’importants territoires à Bakou. Jeudi soir, Emmanuel Macron a insisté sur « la nécessité d’un retrait immédiat des troupes azerbaïdjanaise du territoire arménien », après que le Premier ministre de l’Arménie, Nikol Pachinian, eut accusé l’armée de Bakou d’avoir violé la frontière arménienne. Une situation surveillée de près par les grandes nations d’Europe et d’Asie. Impossible de reporter le suivi à lundi.
La bataille des régionales
C’est plutôt son Premier ministre qui a mouillé la chemise. Mais le Président a, bien entendu, suivi de très près les négociations précédant le dépôt des listes, tant dans les Hauts-de-France qu’en région Paca. Maintenant que les candidats sont connus, une rencontre à Brégançon avec Renaud Muselier ou le président de la métropole toulonnaise, Hubert Falco, en voisin et avec qui le courant passe bien, est-il envisagé ? Aucune indication à ce sujet.
Le déconfinement
Très attendue par les Français, la réouverture des terrasses, mais aussi des bars et restaurants (en extérieur), des musées, des théâtres et des salles de cinéma (en jauge réduite). Le couvre-feu sera repoussé à 21 heures, Bref, la vie sera plus simple. Ce qui ne l’est pas, ce sont les protocoles, les procédures à corriger jusqu’à la fin. C’est là le travail du gouvernement, même si le déroulement de ce déconfinement est scruté à la loupe par l’Élysée. Du coup, pas d’escapade gourmande ou de pause fraîcheur, ce week-end, dans le village de Bormes comme il en a pris l’habitude. Président ou pas président, il devra patienter encore quelques jours.