Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Hubert Falco, sans étiquette mais avec passion

- L. P.

Il a pris la parole à la fin de la conférence de presse, en laissant glisser son masque d’un air las. Puis son regard délavé s’est allumé. Face aux caméras et aux micros tendus, le maire de Toulon a serré les poings. Et remis les pendules à l’heure.

« J’avais pas prévu d’y être, sur cette liste. Eh bien, j’y suis. Et lorsque François [de Canson] a prononcé mon nom, pour cette dernière place symbolique, il a ajouté : sans étiquette. Moi… sans étiquette ! »

Le maire de Toulon secoue la tête. « Tout ça pour ça ! Cette violence, la violence des mots, celle de ces gens qui s’indignent depuis Paris ou la Vendée. Qu’est-ce qu’il a besoin de s’occuper de nos affaires, Bruno Retailleau ?

Qu’est-ce qu’il a à voir avec notre territoire, avec nos départemen­ts ? Il n’a pas de problème plus urgent à régler chez lui ? Alors qu’il nous laisse faire ! Nous, on s’en fiche de leurs petites affaires et de la présidenti­elle. On s’occupe de notre région. » Hubert Falco s’interrompt, se tourne vers Renaud Muselier. « Sans étiquette, tu te rends compte ? »

« La masse silencieus­e nous fera gagner »

Puis il lâche de nouveau la vapeur : « Est-ce que j’ai fait honte à mon parti pour qu’on me traite de malfaisant ? J’ai battu le FN en 2001. Et vous savez pourquoi ? Parce qu’à l’époque, il y avait un vrai chef qui m’a demandé d’y aller. J’ai accepté à condition qu’on me laisse faire une liste de rassemblem­ent. Et ce grand chef, qui était président de la République (1), m’a dit : “Tu y vas, Hubert”. J’ai gagné quatre fois, trois fois au premier tour. J’ai mouillé le maillot en portant les couleurs de ma famille politique.

Est-ce que je suis un malfaisant ? »

Il enchaîne, agacé, sans reprendre son souffle : «En 2008, lorsque je suis entré au gouverneme­nt à la demande du président Sarkozy, je me suis trouvé à la même table que Bernard Kouchner, Fadela Amara et Eric Besson. Est-ce que quelqu’un a crié au loup ? Est-ce que M. Ciotti a dit, à l’époque, qu’il ne fallait pas voter pour M. Sarkozy ? »

« Tout cela nous a fait, m’a fait beaucoup de mal, conclut l’édile varois. Il est temps que ça s’arrête. On va s’y mettre. Nous, ce qui nous intéresse, c’est la vie des gens. C’est la masse silencieus­e qui va nous faire gagner. »

1. Il s’agit de Jacques Chirac.

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(Photo PQR/La Provence) Hubert Falco a de nouveau exprimé tout son soutien à Renaud Muselier.

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