À Hyères, « il nous faut remettre la maison en route »
C «ela va faire drôle de voir tout simplement la vie reprendre et les terrasses de nouveau occupées », souffle Muriel, une habituée de l’établissement Le Kiosque, implanté face aux jardins du Park Hôtel. Loïc, un des cogérants de l’affaire familiale avec Mickaël son frère et Manuella sa belle-soeur, secondés par les employés Olivia et Mathieu, ressent cette « envie de la clientèle de retrouver les terrasses. » Pouvoir, enfin, les accueillir à des tables installées en extérieur après six mois de privation, est un grand soulagement.
« Socialement, c’est important »
«Socialement, c’est important d’autant plus dans les quartiers. Les gens ont besoin de se retrouver, de ne pas rester confinés chez eux », insiste Loïc. « Comme on n’a pas fermé, notre mise en place est faîte. On a juste à sortir la terrasse », explique Loïc. Il lui reste à calculer sa capacité d’accueil.
« Telle est la grosse question » que de nombreux professionnels hyérois se posent. « On en parle entre nous. Je pense que cela va se définir par des jauges de tant de mètres entre les tables plutôt que sur le nombre de tables à installer, dit-il, rappelant l’écoute du maire pendant cette période compliquée pour faciliter le quotidien des professionnels. «Bénéficiant d’une grande terrasse, nous allons pouvoir nous espacer. La jauge va être de mettre 1, 50 mètre entre les tables. On part sur une quarantaine de tables, bien moins qu’en temps réel », reconnaît-il. Clientèle locale et salariés en centre-ville obligent, il y aura, ainsi, un turnover plus simple qu’avec la clientèle touristique s’attardant, un peu plus, aux tables en bord de mer. Tous les professionnels sont soulagés, certes, mais un grand regret d’être contraint d’ouvrir en deux temps - accès aux terrasses intérieures le 9 juin, pénalisant ceux ayant « de petites terrasses extérieures » reconnaît Jean-Luc Théry, à la tête de la brasserie Le Tocco. Cette institution, implantée depuis 47 ans au port de Hyères, reçoit d’ores et déjà des réservations depuis l’annonce du jour J.
« Les clients, notamment les habitués réservent déjà leur table pour le 19 mai, pour être là aussi pour moi et l’équipe. Ils tiennent à venir s’attabler quelle que soit la météo. Cela me touche et c’est rassurant » ,explique Jean-Luc Théry.
« S’il pleut on fait quoi ? »
Mais se priver de la terrasse intérieure n’est pas aussi simple. « Selon la météo, cela va être compliqué. S’il pleut, on fait quoi ? Est-ce qu’on aura droit à cette clause d’intempéries comme pour les maçons ? Cette ouverture en deux temps, après les deux gros week-ends de mai, ce n’est pas trop nous respecter, déplore-t-il. Le problème est qu’il nous faut remettre la maison et les équipes en route quoi qu’il arrive. L’équipe, composée de vingt salariés à l’année, sera sur le pont : ils ont envie de reprendre », dit-il en préparant sa terrasse avec du nouveau mobilier. « Nous avons toujours entretenu l’intérieur pendant la période de fermeture, et on n’ouvre pas… du moins pas encore. Il va falloir jongler et espérer le beau temps », espère Jean-Luc Théry.
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Cette ouverture en deux temps, après les deux gros week-ends de mai, ce n’est pas trop nous respecter. ”