Le fugitif des Cévennes s’est rendu aux gendarmes
Valentin Marcone était recherché depuis un double meurtre dans une scierie, mardi. Il a été arrêté sans qu’un seul coup de feu soit tiré. 350 militaires étaient mobilisés.
E «xcusez-moi, je me rends. » Traqué depuis plus de trois jours par des centaines de gendarmes dans la forêt et la montagne, l’auteur présumé du double meurtre dans les Cévennes, s’est rendu hier à 19 h 15 sans opposer de résistance. Valentin Marcone, 29 ans, était caché dans la forêt cévenole depuis mardi matin, après avoir abattu son patron et un de ses collègues dans la scierie où il travaillait, dans le village des Plantiers (Gard). Plus de 350 gendarmes aidés d’hélicoptères, de drones et de chiens étaient à sa recherche, quadrillant cette région des Cévennes escarpée et isolée. «Une mission rendue extrêmement difficile du fait de la géographie, avec des secteurs quasiment impraticables », a souligné le général Arnaud Browaëys, qui commandait les opérations.
« Nous avions un ratissage en cours par le GIGN, précédé par une équipe cynophile », a raconté ce dernier. « Sentant une nouvelle fois, probablement, cette équipe s’approcher, il a quitté sa cache et est revenu plein sud vers son domicile [...] Il s’est rendu à la première patrouille qu’il a rencontrée en disant : “Excusez-moi, je me rends.” »
Le militaire a décrit un homme «extrêmement affaibli, hagard. Il avait abandonné tout espoir de s’en sortir libre [...] Je pense qu’il s’est rendu de guerre lasse. »
Jusque-là, « il se terrait, il s’était camouflé, on pouvait passer à quelques mètres ou quelques dizaines de mètres de lui, ça a dû se produire. » Cette cache, qui ne contenait qu’« une couche de branchages » s’est donc bien révélée être dans le périmètre de 15 kilomètres carrés que les forces armées ratissaient depuis environ 80 heures. Une zone qui avait été délimitée à l’aide des chiens, qui l’avaient « marquée ».
Valentin Marcone était semble-t-il à court de nourriture. Quant aux deux armes dont il était censé être équipé, il a indiqué leur emplacement et elles ont été récupérées.
Il a été placé en garde à vue pour assassinats, et l’audition commençait tout juste hier en milieu de soirée, a indiqué le procureur de la République de Nîmes, Eric Maurel. Sur le terrain, le travail des enquêteurs va se poursuivre. « Un certain nombre de choses surprenantes » ont été mises en évidence, notamment concernant la préméditation, a-t-il indiqué sans plus de détail dans l’immédiat. «Le travail ne fait que commencer »