Veolia et Suez ont scellé leur accord
Les deux mastodontes de l’eau avaient jusqu’à hier soir au plus tard. La fin d’une longue bataille.
Ils ont attendu la dernière minute. À 22 heures hier soir, les deux géants français de l’eau et des déchets Veolia et Suez ont enfin scellé « un accord définitif de rapprochement » qui voit le premier mettre la main sur une bonne part du second. Il signe la fin de huit mois de bataille financière, politique et médiatique entre les deux groupes.
Suez a longtemps ferraillé pour contrarier l’offensive de Veolia, jusqu’à ce que les deux groupes signent un armistice le 11 avril dans un hôtel parisien, après des négociations éclair sous les auspices de l’ancien patron historique de Suez, Gérard Mestrallet. Ils s’étaient donné jusqu’à hier soir pour formaliser leur accord.
Ce dernier prévoit l’acquisition par Veolia d’une large partie des activités de Suez à l’international – ÉtatsUnis, Amérique latine, Moyen-Orient, Espagne, Australie Royaume-Uni.
milliards d’euros de chiffre d’affaires
Il deviendra ainsi un « champion mondial de la transformation écologique » pesant environ 37 milliards d’euros de chiffre d’affaires (contre 26 milliards en 2020), avec quelque 230 000 salariés. Le groupe aura 5 % de part du marché mondial dans ses secteurs d’activité.
Son rival a sauvé sa peau mais en sortira très diminué : le « nouveau Suez » fera moins de la moitié du groupe actuel, avec un chiffre d’affaires « de l’ordre de 7 milliards d’euros » contre 17,2 milliards en 2020. Il doit garder, outre la France, des actifs en Italie, au Maroc, en Inde et en Chine. Concrètement, Veolia propose désormais une OPA sur l’ensemble de Suez valorisant sa cible à quelque 13 milliards d’euros. Les actions judiciaires en cours, suspendues lors du cessezle-feu en avril, doivent cesser, avec l’engagement de ne pas lancer de nouvelles procédures. Veolia espère cet été l’aval des autorités de la concurrence, pour voir aboutir son OPA au troisième trimestre, avec cession simultanée des actifs du « nouveau Suez ».