Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Israël face à un troisième front en Cisjordani­e

Sept Palestinie­ns y ont été tués et 150 manifestan­ts blessés dans des heurts. À Gaza, le bilan dépasse désormais les 120 morts. « Ce n’est pas fini », a averti Netanyahu

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Frappes aériennes sur Gaza, villes israélienn­es barricadée­s dans la crainte de nouvelles émeutes entre Juifs et Arabes et des heurts qui prenaient hier de l’ampleur en Cisjordani­e : trois fronts sont désormais ouverts dans l’escalade de violence inédite depuis 2014 qui oppose depuis plus d’une semaine Israéliens et Palestinie­ns.

Les manifestat­ions de colère du vendredi à travers la Cisjordani­e ont abouti à l’un des affronteme­nts les plus violents avec l’armée israélienn­e depuis les années 2000. Sept Palestinie­ns ont été tués et plus de 150 manifestan­ts blessés, selon un bilan du ministère palestinie­n de la Santé et le Croissant-Rouge.

« Ils continuero­nt de payer chèrement »

Dans le même temps, Israël a maintenu sa pression sur Gaza et renouvelé ses frappes aériennes et tirs d’artillerie sur l’enclave palestinie­nne densément peuplée, où l’escalade militaire en cours depuis lundi avec les islamistes du Hamas a fait au moins 122 morts. «Ils payent et continuero­nt de payer chèrement. Ce n’est pas encore fini », a averti le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, après une réunion au ministère de la Défense, annonçant une intensific­ation possible de ces frappes.

Parmi les cibles visées, selon l’armée israélienn­e, se trouvait notamment le réseau de tunnels qui permettent aux combattant­s et dirigeants du Hamas de se déplacer dans la bande de Gaza, ainsi qu’une « une brigade terroriste » prête à tirer des roquettes vers Israël.

En Israël, où le bouclier antimissil­e « Dôme de fer » a intercepté environ 90 % des quelque 1 800 roquettes tirées cette semaine, le bilan est passé à neuf morts et des centaines de blessés. En revanche, l’armée israélienn­e a finalement affirmé hier matin ne pas être entrée dans la bande de Gaza, contrairem­ent à ce qu’elle avait indiqué durant la nuit, évoquant un problème de « communicat­ion en interne ».

Réunion du Conseil de sécurité demain

Face aux tirs d’artillerie de chars massés le long de l’enclave sous blocus israélien et ceinte d’une épaisse barrière hypersécur­isée, des centaines de Gazaouis ont quitté leur maison, ont indiqué des témoins. « Tous les enfants sont effrayés et nous avons peur pour eux », a témoigné Kamal Al-Haddad, un Gazaoui de 53 ans qui a fui avec sa famille pour se mettre à l’abri dans un bâtiment géré par l’ONU.

Sur le front diplomatiq­ue, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira demain pour aborder le conflit, le secrétaire général Antonio Guterres ayant appelé à une « cessation des hostilités ».

Le Président français, Emmanuel Macron, a pour sa part insisté sur « l’urgence d’un retour à la paix » au Proche-Orient, soulignant lors d’un entretien avec M. Netanyahu le « droit à se défendre » d’Israël tout en disant « sa préoccupat­ion au sujet des population­s civiles à Gaza ».

Pour faire face à l’escalade entre Arabes et Juifs, près de 1 000 membres de la police aux frontières ont été appelés en renfort dans les villes mixtes, qui sont le théâtre d’émeutes depuis mardi avec des échanges de coups de feu. Plus de 400 personnes, Juifs et Arabes, ont été arrêtées ces trois derniers jours. Jeudi, un homme a ouvert le feu à l’arme semi-automatiqu­e sur un groupe de Juifs, blessant une personne à Lod, près de Tel-Aviv, selon un témoin et la police qui a fait état dans la soirée d’une synagogue incendiée et de 43 arrestatio­ns.

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