Planter des arbres, choisir des couleurs claires, construire autrement
Pour limiter les effets de ces épisodes de chaleur, la première solution consiste à végétaliser les agglomérations. L’ombrage porté au sol rafraîchit la ville, et la végétation envoie des gouttelettes d’eau dans l’atmosphère, qui apportent de la fraîcheur.
À Nice, la promenade du Paillon, ouverte en 2013, a ainsi été aménagée pour créer un nouvel espace vert, et le maire entend la prolonger pour créer une « forêt urbaine de 13 hectares fin 2025 » en démolissant le Théâtre National de Nice et le palais des Congrès Acropolis.
Par ailleurs, la capitale azuréenne veut remplacer le bitume des cours d’école par des sols naturels et de la végétation. Une expérimentation est menée dans deux établissements avant d’être étendue.
Dans le Var, c’est la ville de La Garde qui fait figure d’exemple en termes de végétalisation. Et ça ne date pas d’hier ! À l’instar de la résidence à la fois sociale et étudiante du Faron. Construits au début des années 1990, ses bâtiments, très denses, sont pourtant intégrés à l’environnement : murs blancs qui ne chauffent pas au soleil et, surtout, végétation présente partout.
Mini-poumons verts
Entre ses pinèdes, qui jouxtent le campus de l’université, ses nombreuses allées ombragées par de grands arbres ou encore son cours d’eau, La Planquette, la commune a su conserver ses espaces verts. Et en créer d’autres. Le Parc du Plan de La Garde a en effet été inauguré en 2020. Limitrophe de la zone urbaine, il propose 130 hectares de nature et de fraîcheur.
À Medellín, en Colombie, 30 couloirs verts ont été créés au bord de routes et de voies navigables, ce qui a permis de faire baisser la température de 2 °C par endroits.
Ces mini-poumons verts dans les villes permettent aux habitants de s’installer à l’extérieur, à l’ombre des arbres.
Blanchir les toits
« Demain, les ressources en eau vont diminuer en été, il faut donc planter des arbres, comme l’érable, le cèdre de l’Atlas ou le charme commun, qui résisteront au stress hydrique et provoqueront de l’évapotranspiration », suggère Philippe Rossello, géographe et coordinateur-animateur au Grec-Sud.
Une autre solution pour « rafraîchir » la ville consiste à éviter pour les revêtements des trottoirs et places… des couleurs foncées, qui accumulent la chaleur, et à choisir donc des tons clairs. De plus, blanchir les toits permet aussi de réduire l’exposition des urbains aux vagues de chaleur. « Une toiture exposée au soleil peut atteindre une température de 80 °C si sa couleur est foncée, 45 °C si sa couleur est blanche et seulement 29 °C si elle est recouverte de végétaux », souligne l’Ademe.
L’urbanisme a aussi un impact sur la manière dont la ville emmagasine la chaleur. « Les centres anciens, avec des rues étroites et courbes, sont plus frais que les quartiers aux larges artères rectilignes avec des immeubles orientés Nord-Sud, où le soleil frappe les façades 6 à 8 heures par jour » ,explique Bruno Bazire. L’architecte préconise une meilleure isolation des bâtiments pour ne plus accumuler d’énergie en façade. Pour construire et aménager la ville autrement, les collectivités doivent s’appuyer sur des bureaux d’études qui tiennent compte des problématiques du réchauffement climatique. « Un des freins majeurs aujourd’hui vient de professionnels qui, encore trop souvent, travaillent à l’ancienne », pointe Antoine Nicault. > Votre dossier continue en pages suivantes