Pluies-inondations : des épisodes plus fréquents et plus extrêmes
La tempête Alex, qui a dévasté le 2 octobre 2020 les vallées de la Vésubie et de la Roya, a surpris par sa violence, et la quantité d’eau (500 mm en une journée) qui s’est abattue sur le haut-pays. En décembre 2019, deux épisodes méditerranéens ont meurtri l’Est Var. Le 3 octobre 2015, un déluge s’est abattu sur les Alpes-Maritimes. Piégées en voulant récupérer leur voiture, emportées par les crues de la Brague, du Riou en furie, 20 personnes ont péri à Antibes, Biot, Cannes, Mandelieu…
« Les dégâts seront encore plus importants »
Avec le réchauffement climatique, nous assistons à une augmentation de la fréquence et de l’intensité (c’est-à-dire le cumul sur une journée) des pluies extrêmes. Les projections climatiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
«(GIEC) indiquent que ces pluies intenses s’intensifieront quel que soit le scénario socio-économique. Ces prochaines décennies, on peut s’attendre à des quantités supérieures à 500 mm dans les Alpes-Maritimes et le Var, donc les dégâts seront encore plus importants », alerte Philippe Rossello, géographe, coordinateur et animateur du Grec-Sud. Très urbanisée la Côte d’Azur est particulièrement vulnérable au risque inondation. « Les régions méditerranéennes ont connu une forte densification de la population et une extension des zones urbanisées dans les dernières décennies, augmentant ainsi l’exposition au risque de crue », soulignent des chercheurs du CNRS. Demain, les crues centennales seront plus fréquentes : « Elles n’interviendront plus une fois par siècle mais se produiront toutes les décennies, on pourra même y être soumis à 2 reprises la même année. »