Les « frères braqueurs de La Seyne » replongent
Deux quadragénaires ont été lourdement condamnés à Draguignan. Ils avaient agressé une habitante de Taradeau dans sa villa, persuadés d’y trouver de l’argent.
Deux membres de l’équipe des « frères braqueurs de La Seyne », baptisée ainsi après des vols à main armée dans les années 2000, ont fait leur retour devant la justice à Draguignan. Semir Nabi, 46 ans, et Rabir Bouhmama, 42 ans, ont été condamné pour un homejacking commis le 11 février 2019 à Taradeau. Six années de prison (dont deux assorties d’un sursis probatoire) ont été ajoutées à leurs interminables casiers judiciaires.
Le soir des faits, à l’heure du JT, la victime regardait la télévision. Son conjoint n’était pas encore rentré. « On est arrivé devant la porte, j’ai essayé la poignée et c’était ouvert », raconte Rabir Bouhmama.
Un butin relativement maigre
La quinquagénaire, atteinte d’un cancer, a été jetée sur son canapé avec une couverture sur la tête, et la gorge enserrée par les mains d’un malfaiteur. « Si tu gueules, je te casse les dents. »
Bouhmama, encagoulé, se serait quant à lui chargé de fouiller les lieux. « Il n’a pas été au contact de la victime, il n’a pas participé au repérage », plaide son avocat Me JeanClaude Guidicelli. « C’est un suiveur. »
À défaut d’avoir trouvé le cash escompté, les cambrioleurs sont repartis avec des bijoux. Le butin aurait rapporté 450 euros.
Semir Nabi, après avoir nié son implication tout au long de la procédure, limite désormais son rôle à celui de chauffeur. « Je me suis garé et je les ai attendus. »
Un ou des complices non identifiés
« Son passé l’a rattrapé », décrit son avocate Me Édith Angelico, évoquant « un contexte social » et «des mauvaises relations ».
Un gant oublié par Rabir Bouhmama, confondu par une trace d’ADN, aura été le point de départ d’une enquête au goût d’inachevé, puisque l’équipe était constituée d’au moins trois individus.
Les prévenus ont été interpellés en juillet 2019, quelques jours avant le décès de la victime, des suites de son cancer. À eux deux, les quadras cumulent déjà plus de trente ans de détention. « J’ai grandi avec la police, la justice, la prison (...) Je n’ai pas vu mes enfants grandir, on ne m’a pas tendu la main », se désole Semir Nabi. « Je ne peux pas accepter cet argument », balaie le procureur David Malicot. « Je pense qu’il y a eu des mains tendues, le problème est que vous n’avez pas su les saisir. »