J.-C. Ballatore : « Comme on a perdu, on aurait au moins dû se venger »
Avant de devenir entraîneur puis président du RCT, Jean-Claude Ballatore a d’abord été joueur. Un pilier mariole doublé d’une forte tête qui, à ans, n’a rien perdu de son tranchant.
« Cette finale a été tronquée par la blessure d’André (Herrero). Imaginez l’inverse. Si Béziers avait évolué avec un deuxième ligne qui a deux côtes cassées et qui dispute minutes, peut-être que Toulon ne serait pas allé en prolongation et on aurait été champion. C’est cruel... Cette finale a encore aujourd’hui un goût amer. Quand André a été blessé, on ne savait pas trop si on devait se venger tout de suite ou attendre. Avec le recul, comme on a perdu, on aurait au moins dû se venger... »
« Estève n’a rien fait pour l’éviter »
Sur l’action polémique de la e minute qui fit basculer le sort de la rencontre, l’entraîneur champion de France livre sa version des faits : « J’ai revu récemment les images. Si ce n’est pas Estève qui blesse André volontairement, c’est Estève qui le blesse involontairement. Sur un regroupement dynamique, André est ramené dans le camp de Béziers et tombe au sol entre les jambes d’Estève qui, à son tour, lui tombe dessus. Il n’a rien fait pour l’éviter et a même accentué la pression sur lui avec ses genoux. Entre ça et un coup de pied volontaire, on a les deux penchants de la vérité... »
Cinquante ans après, la blessure est encore vivace : « C’est un immense regret. Ça a pesé sur nos carrières et nos vies. » Comme la fuite à Nice dont il faisait partie. «Çaaété une page difficile à vivre et à tourner parce qu’elle a laissé des traces dans la structure du club. Je suis parti à Nice comme joueur puis entraîneur. J’ai passé vingt ans en dehors de mon club... » Il y reviendra par la grande porte en , mais cette année restera comme un grand drame.