Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« On était une équipe soudée, fusionnell­e »

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À  ans, Noël Vadella n’a toujours pas de téléphone portable, mais à l’autre bout du fil, depuis son domicile de Six-Fours, il est intarissab­le sur cette finale entrée dans la légende rouge et noire. Lors de cette saison -, le pilier gauche avait été décalé au talonnage à la demande d’André Herrero parce qu’ « il s’était attrapé avec Jo Fabre ». Tout le reste, c’est lui qui le raconte.

« J’ai senti passer une patate au-dessus de la tête »

« Le jour de la finale, ça avait été très tendu dans le couloir interminab­le du Parc Lescure. En début de match, il y avait eu plusieurs emplâtres échangés. À cette époque, on prenait un mètre d’élan pour entrer en mêlée et ça finissait souvent par des coups de tronche. Lors des deux premières mêlées de la finale, je m’étais baissé bien bas pour ne pas prendre une patate. J’en ai senti passer une au-dessus de la tête... Les Biterrois, avec les Estève, Saïsset et cette bande de machins trucs, ils ne faisaient pas de cadeaux ! Ils avaient eu André. Chez nous, Sappa avait allumé leur talonneur, mais ils n’avaient pas bronché. On nous a longtemps reproché de ne pas avoir vengé André. En principe, on ne se laissait pas faire, mais Aldo (Gruarin) et Christian (Carrère) n’ont pas voulu riposter. Ils étaient internatio­naux et les patrons sur le terrain. On les écoutait. Ils avaient raison car on avait le match en mains et on menait jusqu’à cinq minutes de la fin (-). »

« Cette nouvelle défaite en finale nous a fait très mal »

Jusqu’à la relance assassine de Cantoni. Nono Vadella se souvient comme si c’était hier : « Sur l’action, on a une mêlée dans leur camp et on commande une “”. Sur cette combinaiso­n, Irastorza devait taper une chandelle sous les poteaux. André avait morflé. Il jouait à gauche et sur la poussée, la mêlée avait tourné, Irastorza était sous pression et avait raté son coup de pied, tapé trop bas. Cantoni avait pu relancer et Séguier avait marqué. On était allé en prolongati­on, mais déjà que c’était difficile... Cette nouvelle défaite en finale nous a fait très mal car on était une équipe très soudée, fusionnell­e, c’est ce qui faisait notre force. À notre retour à Toulon, on a été accueillis comme des champions de France, c’était fantastiqu­e ! »

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(Photo DR)

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