COMMENT S’ADAPTER ?
Canicules, tempêtes, inondations : ce qui nous attend en Quelles solutions pour limiter les dégâts ?
À «quoi ressembleront nos villes en 2040 ? » C’est ce sujet que nous avons proposé au vote des lecteurs. Ils ont été 65 % à choisir ce thème prospectif plutôt que « Nos vies à l’heure de la Covid-19 » ou « Comment lutter contre le décrochage scolaire ? » S’interroger sur les villes de demain, c’est comprendre les défis auxquels elles devront répondre. Et ils sont multiples : climatiques, sociétaux, économiques…
« Les villes méditerranéennes, par leur configuration spatiale et géographique (proximité du littoral, forte demande en eau, climat favorisant les sécheresses estivales et les événements météorologiques extrêmes comme les pluies intenses) et par leur croissance, sont considérées comme des milieux particulièrement vulnérables, des hot spots du changement climatique », souligne le Groupe régional d’experts sur le climat en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Grec-Sud).
Limiter les îlots de chaleur urbains
En 2040, il faudra s’attendre à des vagues de chaleur dépassant 3 semaines, mais aussi à des pluies et des inondations plus fréquentes et extrêmes.
Le niveau de la mer va continuer à monter, pour atteindre, à la fin du siècle, plus de 80 cm par rapport au niveau actuel dans le scénario le plus pessimiste. Quelles solutions mettre en oeuvre dès aujourd’hui pour atténuer l’impact du changement climatique ?
Face à un dérèglement dont nous ressentons déjà les effets, comment adapter nos villes ? Pour limiter les îlots de chaleur urbains qui nuisent à la santé des citadins, certaines communes intègrent dans leurs plans d’urbanisme des zones où il est interdit de construire, d’autres végétalisent les rues, enlèvent du bitume dans les espaces publics, les cours d’écoles… pour retrouver les sols naturels.
Réduire la pollution
Ces initiatives réduisent aussi les risques d’inondation en cas d’épisodes de pluies intenses. Les nouvelles constructions devront prendre en compte l’écoulement de l’eau, et les aménageurs limiter l’imperméabilisation des sols.
En 2040, pourra-t-on respirer un air plus pur ? Aujourd’hui, l’Agence Régionale de Santé estime à 2 000 le nombre de décès prématurés causés en région Sud Paca par la pollution de l’air. « Les transports routiers génèrent près de 50 % des émissions d’oxyde d’azote. Et le transport maritime 17 %, notamment dans les villes-port », pointait en 2019 Laetitia Mary d’Atmo Sud. C’est un des secteurs sur lequel il va falloir travailler pour améliorer la qualité de l’air.
Quels transports ?
L’évolution des modes de déplacement, avec la montée en puissance des transports en commun, du vélo, de la marche et des véhicules électriques, limitera la production de particules nocives pour la santé et réduira les émissions de gaz à effets de serre.
Sur le plan climatique, les villes où se concentreront demain près de 80 % de la population sont responsables de plus de 70 % d’émissions mondiales de CO2. Elles ont donc un rôle crucial à jouer pour agir sur les causes.
« L’isolation des bâtiments, véritables passoires énergétiques, est une action clé à mener dans les prochaines années », pointe encore Antoine Nicault, coordinateur du Grec-Sud.
Dossier : Sophie Casals et Virginie Rabisse scasals@nicematin.fr vrabisse@nicematin.fr