Le futur « pass sanitaire » se précise de plus en plus
Objet de nombreux débats et craintes, il va commencer à être obligatoire, dans certains cas, dans moins d’un mois. À quoi sert-il, quelle forme aura-t-il, quand faudra-t-il l’utiliser ? On fait le point.
En discussion depuis des mois, puis confirmé par le Premier ministre, Jean Castex, le 28 avril, et enfin adopté dans la douleur à l’Assemblée nationale mardi dernier : le pass sanitaire, appelé à devenir l’une des clefs du retour à une plus normale, commence à se préciser pour de bon. Invité de l’émission Le Grand Rendez-vous Europe 1 - CNews - Les Echos, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, a en effet livré davantage de détails sur sa mise en place, et la liste des lieux concernés a été publiée hier dans Le Journal du dimanche.
Quel en est le principe ?
Le pass sanitaire doit accompagner la levée progressive des restrictions, en permettant à nouveau des rassemblements plus importants et des déplacements hors des frontières. Il s’agit tout simplement de disposer d’une preuve que l’on ne constitue pas un risque : - Soit car l’on a été vacciné (intégralement : il faudra avoir reçu les deux injections dans le cas des vaccins Pfizer, Moderna ou AstraZeneca, seuls autorisés, avec celui de Johnson & Johnson, dans l’Union européenne).
- Soit car l’on s’est soumis moins de 48 h (72 h dans certains cas) auparavant à un test PCR ou antigénique au résultat négatif (attention : les auto-tests en sont exclus). - Soit car l’on a eu dans le passé la Covid-19 et que l’on peut prouver que l’on est actuellement immunisé (« certificat de rétablissement de la Covid-19 »).
Quel calendrier ?
Le pass sanitaire a commencé à être expérimenté depuis le 22 avril sur certains trajets aériens, notamment à destination de la Corse. Mais c’est à partir du 9 juin qu’il va être mis en place de façon obligatoire à grande échelle en France, avec des différences de calendrier selon le type d’activités pour lequel il sera requis.
Enfin, entre la mi-juin et la fin juin, le pass sanitaire français devrait être reconnu par l’ensemble des pays de l’Union européenne pour les voyages au sein de l’espace Schengen.
Comment se présente-t-il ?
Sous forme numérique, il sera stocké au sein de l’application mobile officielle AntiCovid, dans l’espace « Mon carnet » :
- Soit vous recevrez un SMS ou un e-mail vous permettant de vous connecter sur la plateforme gouvernementale sidep.gouv.fr où vous téléchargerez les justificatifs.
- Soit il vous sera remis un certificat papier sur lequel figurera un QR code à scanner avec l’appareil photo de votre téléphone. Une fois stockées dans l’application, ces informations seront ellesmêmes
Ce pass sanitaire sera stocké au sein de l’appli AntiCovid.
(Repro DR)
affichées sous forme d’un QR code, à présenter à qui de droit. Si vous ne disposez pas d’un smartphone, ce sont vos attestations papier qui en feront office.
Quand sera-t-il requis ?
Le pass sanitaire ne sera pas nécessaire pour les activités du quotidien, telles que les restaurants ou les cinémas. En revanche, il sera obligatoire pour les grands rassemblements tels les événements sportifs, les festivals, les salons…
(1) Pour les lieux et événements concernés, la date d’entrée en application variera, car le critère clef à retenir est le seuil de mille personnes, en intérieur comme en extérieur. Or la capacité d’accueil maximale autorisé de ces lieux va remonter à 50 % ou 65 %, puis ultimement 100 %, selon des calendriers différents, en deux étapes : 9 et 30 juin. L’autre cas de figure étant, comme déjà évoqué, les voyages au sein de l’espace Schengen. 1. Voici la liste des lieux concernés, publiée hier dans : chapiteaux, théâtres, salles de spectacle, de conférence, salons et foires d’exposition, stades, établissements de plein air et sportifscouverts,grandscasinos,festivals,compétitions sportives, croisières et bateaux avec hébergement, bals organisés par les collectivités. Ne seront en revanche pas concernés : les grands magasins, les lieux d’enseignement et espaces de travail, les services publics, musées, cinémas, bibliothèques, parcs d’attractions, grands marchés, zoos, lieux de culte, hôtels, campings, établissements thermaux.