Ils transforment des déchets marins en bijoux !
Les détritus marins, ramassés en échange d’une contrepatie financière par les usagers des embarcations éco-solidaires de Claude Escarguel au Brusc, sont transformés en bijoux.
Alchimistes du développement durable. En 2021 encore, les kayaks éco-solidaires de Claude Escarguel à Six-Fours transformeront les déchets marins en bijoux dans leur sillage. La reprise de l’activité est actée pour le mois de juin.
Ce samedi matin, sur la cale de mise à l’eau de la base nautique du Brusc, son site de location, le biologiste retraité et les adhérents de l’Association biologie et coopération (ABC) qu’il préside, ont levé leur verre à la saison passée et à la nouvelle qui s’annonce sous de bons auspices.
Financement d’un resto solidaire
C’est pour financer son restaurant solidaire (gratuit pour les plus démunis) qu’il a ouvert au Brusc il y a trois ans – et qui fonctionne de novembre à fin avril – que Claude Escarguel a développé une étonnante activité de location de kayaks. « Nous proposons à ceux qui nous louent les embarcations un filet à oursins dans lesquels ils ramassent les déchets qu’ils trouvent durant leur randonnée sur l’eau ou leur plongée en apnée et sur les plages. À leur retour, en fonction de la quantité prélevée, nous leur reversons une partie du prix de la location, rappelle Mohammed Camara, l’un des bénévoles, qui avec Yann D. a tenu la base ouverte l’été dernier du 14 juillet à fin août. Très souvent d’ailleurs, les gens sensibilisés à notre démarche refusent ce remboursement ».
Ces déchets sont collectés par l’association Sauvage Méditerranée, dont le siège est à Aix-en-Provence et sont transformés en bijoux.
Filets de pêche, morceaux de voile de bateau, de plastique, pierres polies... sont transmutés en bracelets, boucles d’oreilles et porteclés.
Trois litres de déchets par jour
« De Nice à Montpellier, nous collectons les déchets d’une vingtaine d’associations ,expliquent Manu Laurin, président de Sauvage Méditerranée et Philippine Chachignon, invités par Claude Escarguel. La vente des bijoux que nous créons à partir de ces détritus, finance les associations de protection de l’environnement ».
Des bijoux qui sont d’ailleurs en vente au Brusc, à la boutique Esprit Bois.
L’association six-fournaise, qui s’est également beaucoup investie depuis 2020 dans la recherche contre la Covid, défend un bon bilan : « Tous les jours, trois litres de déchets ont été ramassés, à raison de cinq locations quotidiennes sur 15 à 20 jours d’activités », calcule Claude Escarguel en concluant philosophe : «Un coup de pagaie pour financer un repas solidaire et pour aider notre merveilleux rivage à se débarrasser de ces déchets humait... Les voir finir en bijoux vaut mieux que de les voir finir dans l’estomac des animaux marins qui en meurent trop souvent ».