Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le duo rock Potochkine sort sa griffe

- RECUEILLIS PAR J.-C. M. Leur tourneur : xavier.darasse@gmail.com Album disponible sur Internet : potochkine.bandcamp.com

Pauline et Hugo. Sur scène Polly et Ernst. Deux âmes soeurs réunies par la vie, unies pour la vie. Duo fusionnel particuliè­rement original qui ne fait plus qu’un sous l’oriflamme Potochkine. Quatre syllabes qui claquent comme leur musique à la rythmique froide et martiale, mélange d’électro, de rock, de cold et « dark wave » qu’ils délivrent lors de concerts-performanc­es aussi chaleureux qu’hypnotique­s avec un décorum théâtral à la David Lynch.

Du coup, à la sortie de leur tout nouvel opus, nous avons rencontré les deux amoureux (elle Toulonnais­e de 28 ans, lui Francilien de 27 ans) qui partagent tout depuis dix ans. Leur cri du c(h)oeur ? « Faites-nous jouer, pour vous présenter cet album et le partager »...

Vous avez un nom particuliè­rement accrocheur, d’où vient-il ? On pense à PouchkineP­otemkine ?

- Hugo : Pas du tout, c’est bien plus simple. Ma filleule, à l’âge de cinq ans, appelait Pauline Potochkine. Et au moment de choisir un nom à notre groupe, ça s’est imposé.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

- Hugo : Au conservato­ire à Paris où on suivait des cours de théâtre. Puis un jour, elle devait chanter du Piaf, sur une rythmique techno que je mixais. C’est parti de là, ça fait dix ans et on ne s’est plus jamais quittés.

- Pauline : Après avoir gagné un concours d’écriture au théâtre du Rond-Point, on a eu le déclic. On a décidé de prendre nos distances avec le théâtre classique car ça l’était trop, justement. On s’est dit on lâche tout, on fonce dans Potochkine.

Quelles sont vos influences, on imagine à contretemp­s de la mode actuelle, rap et autotune ?

- Pauline : Moi j’ai toujours écouté du punk dans ma jeunesse, et après notre rencontre, nous avons mis en commun nos influences pour notre musique.

‘‘ Nous voulons jouer beaucoup plus encore et surtout à Toulon qui nous a pris par la main depuis le début”

- Hugo : On écoutait les Fad Gadget, Kraftwerk, Daf, on vient de cet univers-là, il n’était pas question d’en sortir, c’est ce que nous aimons.

- Pauline : En ce moment, on écoute en boucle le dernier album de La Femme, que l’on vient d’acheter en vinyle.

Et vous en êtes déjà à votre troisième album. Avant de le développer, parlez-nous des deux précédents...

- Pauline : Le premier est un EP vinyle de sept titres que l’on a fait avec un label. Le deuxième est l’addition de morceaux que l’on a créés pour mettre en musique trois pièces de théâtre, il comporte  morceaux.

Et donc le tout dernier ?

- Hugo : Il est autoprodui­t, donc du  % Potochkine, on a tout fait de A à Z, jusqu’à la pochette réalisée par Pauline. C’est la différence avec les deux autres, où il a fallu rentrer dans un cadre. Attention, nous sommes super fiers des deux premiers, on ne les renie surtout pas. Disons que là, c’est complèteme­nt nous. C’est réjouissan­t de faire tout soi-même, d’être libre. Du coup, il est plus personnel, plus radical. On est en plein dans ce que l’on voulait faire, à savoir de l’EBM (Electronic body music). On l’a sorti en CD et cassette audio. Mais on vient d’avoir un coup de fil d’un label qui va le produire tel quel en vinyle. Pour l’instant, les deux tiers de nos ventes se font en Allemagne et en Suède.

- Pauline : L’évolution va se faire sentir aussi dans nos concerts, où nous ne serons plus maquillés comme avant. On nous a vus en répèt’, et on nous a dit que c’était mieux nature, sans nos maquillage­s.

Qui écrit les textes ?

- Hugo : C’est Pauline. Elle est très douée, elle a un vrai univers littéraire et une vraie plume. Moi, c’est plus la partie musique, même si elle intervient aussi.

C’est comment la vie de musiciens en temps de pandémie ?

- Pauline : Le Covid nous a mis comme à tous un gros coup de frein, surtout que juste avant, en , on a vécu un rêve en jouant au Portugal, en Allemagne, au Pérou, en Suède, au Canada en plus de la France et de Toulon. Et comme nous sommes intermitte­nts du spectacle, il n’y a rien d’évident en ce moment. Du coup, on s’est dit profitons-en pour finaliser et sortir notre album.

Pourquoi « Sortilèges » ?

- Pauline : Les morceaux jettent des sorts à l’auditeur pour le capter ! - Hugo : C’est un coup de colère sur certaines situations du monde, de notre société, mais de manière poétique, seulement.

Quel sort peut-on vous jeter à vous, du coup ?

- En choeur : Que les concerts reprennent très vite. D’ailleurs, on a déjà deux dates prévues à Strasbourg et en Normandie pour le festival « Chauffer dans la noirceur ». Mais que l’on joue beaucoup plus encore, et surtout à Toulon, qui nous a pris par la main depuis le début. Il faut que l’on retrouve tous une énergie commune et positive. Alors on lance un appel, faites-nous jouer, car on a très envie de présenter cet album sur scène et de le partager !

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(Photo DR) Elle est Toulonnais­e, lui Francilien. Leur musique mélange électro, rock, cold et « dark wave ».

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