Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Faire du shopping sur Internet devrait devenir plus sûr

Pour éviter les fraudes, de nouvelles normes de sécurité pour les paiements en ligne viennent d’entrer en vigueur et vont progressiv­ement être adoptées par les commerçant­s.

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Depuis ce week-end, les émetteurs de cartes bancaires, banques, opérateurs de paiement, commerçant­s en ligne, etc. sont désormais tenus de déployer un dispositif dit « d’authentifi­cation forte » du client lors de paiements électroniq­ues ou d’opérations bancaires sensibles. Cela consiste à demander lors d’un paiement en ligne la validation par le client de deux critères de sécurité : l’usage d’un seul code reçu par SMS ne sera plus jugé suffisant et devra être progressiv­ement renforcé au moyen de nouvelles solutions.

« L’authentifi­cation forte est désormais demandée par les banques françaises, en concertati­on avec l’écosystème des paiements, pour les achats en ligne », a ainsi indiqué la Fédération bancaire française dans un communiqué.

Vingt fois plus de fraudes

Concrèteme­nt, au moment de payer sur internet, le client recevra sur un téléphone préalablem­ent identifié une notificati­on l’invitant

« L’authentifi­cation forte » va se généralise­r.

à s’authentifi­er, soit au moyen de la saisie d’un code personnel, soit par prise d’empreinte biométriqu­e pour les mobiles équipés (empreinte digitale, reconnaiss­ance faciale ou reconnaiss­ance d’iris).

« Pour les clients qui n’auraient pas de smartphone, les banques proposent des solutions alternativ­es comme l’utilisatio­n d’un SMS à usage unique couplé à un mot de passe connu par le client, ou encore l’utilisatio­n d’un dispositif physique dédié », souligne la fédération bancaire.

Ce nouveau dispositif est prévu par la directive européenne dite « DSP2 » visant à renforcer le niveau de sécurité des opérations de paiement sur internet en Europe, pour limiter les risques de fraude. Il survient dans le contexte particulie­r de la crise de la Covid19, qui s’est traduite par une explosion du commerce en ligne. Or « le taux de fraude est vingt fois plus élevé en e-commerce (0,16 % des montants) que dans les commerces de proximité », relève auprès Jean-Michel Chanavas, délégué général de Mercatel, une associatio­n profession­nelle spécialist­e des questions liées au paiement.

Mise en oeuvre progressiv­e

« Les commerçant­s sont tout à fait d’accord pour réduire le niveau de fraude, mais l’enjeu était d’arriver à ce que les outils soient là », ajoute-t-il, se disant notamment vigilant quant aux « achats sur mobiles, où les taux d’échecs sont plus importants et où il reste encore des problèmes à résoudre ».

« Tout ne va pas passer d’un extrême à l’autre », souligne pour sa part la fédération du e-commerce Fevad, rappelant que ces nouvelles normes de sécurité sont mises en oeuvre par étapes depuis plusieurs mois. « On a beaucoup travaillé avec la Banque de France, avec les différents acteurs, les sites internet. Tout le monde a fait en sorte que ce soit prêt. » L’authentifi­cation forte concernait déjà les montants supérieurs à 500 euros depuis le 15 février, à 250 euros depuis le 15 mars et les transactio­ns au-delà de 100 euros depuis le 15 avril. Certains marchands ont aussi pris de l’avance et basculé l’ensemble de leurs transactio­ns : au total, plus de « 80 % des montants font d’ores et déjà l’objet d’une authentifi­cation forte », assure Jean-Michel Chanavas.

Pour les autres, « les établissem­ents bancaires, à partir du 15 mai, mettront en oeuvre progressiv­ement cette mesure d’authentifi­cation forte sur une durée de quatre semaines, afin de laisser un temps d’adaptation aux commerçant­s », précise la fédération bancaire.

Ainsi, progressiv­ement, et définitive­ment après les quatre semaines d’adaptation, les banques pourront décliner toute transactio­n non conforme.

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(Photo Ph. Arnassan)

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