L’Espagne en reconquête
Aucun joueur du Real Madrid sélectionné, Sergio Ramos absent, Luis Enrique a tranché dans le vif, le mois dernier, à l’heure d’établir sa liste de 24. Insuffisamment remis d’une blessure, le capitaine a été laissé à la maison alors qu’il avait été de toutes les campagnes depuis le Mondial 2006. Pour compenser l’absence du taulier, l’Agenais Aymeric Laporte a été naturalisé en mai. Il sera épaulé par les prometteurs Eric Garcia et Pau Torres (20 et 24 ans). Le premier vient de quitter Manchester City pour le FC Barcelone. Le second a éclos sous les ordres d’Unaï Emery à Villarreal. Avec cette défense new look, les Ibères repartent en chasse. Doubles champions d’Europe (2008, 2012), champions du monde (2010), les Espagnols sont aujourd’hui en reconstruction. Et ils entendent profiter de cet Euro pour poser les bases d’une nouvelle génération en or, à même de briller comme l’a fait celle des Xavi, Iniesta et consorts. Après les sorties de route en huitième à l’Euro 2016 et au Mondial 2018, le groupe a été rajeuni et quelques garçons valent le coup d’oeil : Pedri (18 ans), Ferran Torres (21), Dani Olmo (23) ou Mikel Oyarzabal (24). Ces pépites n’exonèrent pas Enrique de quelques prises de tête. L’ex-attaquant du Barça va notamment devoir gérer le duel Morata-Moreno à la pointe de son 4-3-3. L’attaquant de la Juventus part avec une longueur d’avance sur celui de Villarreal, mais son profil n’emballe pas. Il a même été raillé par ses propres supporters durant la préparation. Tout l’inverse d’un Moreno qui a le vent en poupe, galvanisé par sa montagne de buts (30 toutes compétitions confondues cette saison).
La star : Dani Olmo
On vous l’accorde, sur le papier, Jordi Alba, Sergio Busquets ou Alvaro Morata font davantage office de vedettes, mais Dani Olmo a pris une dimension nouvelle dans cette Roja 2.0. C’est lui qui l’a sortie des ronces lors des trois premières journées des éliminatoires du Mondial 2022. Il a donné la victoire sur le gong en Géorgie et ouvert le score contre le Kosovo, dans des matchs délicats à négocier. Ses deuxième et troisième buts en 11 capes. Formé au Barça, à 16 ans, le Catalan a claqué la porte de la Masia (le centre de formation) pour filer au Dinamo Zagreb où il a explosé. Un choix risqué mais payant. Désormais à Leipzig, il rayonne par sa technique et son intelligence de jeu. Il peut être le dynamiteur d’une Roja qui va jouer ses trois premières rencontres à Séville (jauge à 25%).