Retraites : le déficit recule quand la réforme revient
Le déficit global s’est établi à 13 milliards d’euros en 2020 contre 25,4 milliards prévus fin novembre. Et retour à l’équilibre en 2030 ?
Le Covid a coûté moitié moins que prévu au système de retraite, avec un déficit de 13 milliards d’euros en 2020, qui passera sous les 10 milliards cette année, au moment où Emmanuel Macron remet sur la table la nécessité d’une réforme. Le trou n’était finalement pas si profond. Après ses premières projections alarmistes de juillet (- 29,4 milliards), puis de novembre (- 25,4 milliards), le Conseil d’orientation des retraites (COR) a finalement revu le déficit de l’ensemble des régimes de retraites en baisse de moitié l’an dernier selon un rapport publié hier.
Une amélioration spectaculaire en seulement six mois, principalement due à la « contraction moins forte que prévu » de l’économie française, avec un PIB en recul de 8,2 %, au lieu des 10 % redoutés à l’automne.
Versement « exceptionnel »
Assez pour finir l’année avec un «besoin de financement » du système de retraite « de l’ordre de 18 milliards d’euros ». Une fois retranché le versement « exceptionnel » de 5 milliards du fonds de réserve des retraites, au titre d’une vieille « soulte » du régime
Si la réforme s’invite à la présidentielle, il y a fort à parier qu’elle irritera les syndicats.
des électriciens et gaziers, « le déficit s’est élevé à 13 milliards ».
Une partie de ces pertes a été épongée grâce aux réserves constituées par certaines caisses, en particulier le régime complémentaire des salariés du privé Agirc-Arrco, dont le trésor de guerre a fondu d’un quart en un an.
Le déficit global du système de retraite devrait encore se réduire en 2021, malgré une reprise économique moins vive qu’espérée (+ 5 % attendue, contre + 8 % en novembre) « en raison de la persistance des difficultés sanitaires au premier semestre ».
Le « système universel » de Macron réapparaît
Dans tous les scénarios, le « besoin de financement » est projeté à 0,3 % ou 0,4 % du PIB, soit entre 7 et 10 milliards d’euros, en prenant aussi en compte « la baisse des dépenses liées à la surmortalité » due à la Covid. Grâce au rebond de l’activité, «le solde se redresserait ensuite jusqu’en 2023 » pour atteindre - 0,1 % à - 0,3 % du PIB selon les hypothèses.
A plus long terme, le retour à l’équilibre financier reste envisagé « vers le milieu des années 2030 » dans le meilleur des cas, si l’Etat prend à sa charge une part plus importante des dépenses. Sinon, il faudrait attendre «entre2040et2050».
De quoi conforter l’exécutif dans ses velléités de réforme des retraites, plus d’un an après la suspension sine die du projet de « système universel » voulu par Emmanuel Macron.
Il y a ans, le Congrès d’Epinay faisait renaître le Parti socialiste
Il y a cinquante ans, les , et
juin , se tenait le Congrès d’Epinay, marquant la renaissance d’un
Parti socialiste unifié sous l’égide de
François
Mitterrand, leader charismatique, qui redonna de l’espoir à la gauche en faisant du PS une machine à gagner le pouvoir, jusqu’à la victoire de . « On s’est dit que personne ne nous empêcherait de gagner un jour », se remémore l’ex-ministre Pierre Joxe [cidessus à la gauche de François Mitterrand ; à sa droite, Pierre Mauroy], mitterrandien de la première heure et l’un des principaux acteurs du congrès. Le futur premier président socialiste de la Ve République réussit à Epinay (Seine-SaintDenis) à rassembler une famille politique éclatée en une multitude de chapelles se paralysant les unes les autres. Commençait alors une longue marche qui devait ramener la gauche au pouvoir en , après vingt-trois ans de règne sans partage de la droite.
Maintien de l’ordre : la censure du Conseil d’Etat conduit à « des modifications »
Le ministère de l’Intérieur a promis que des « modifications seront apportées » au schéma du maintien de l’ordre, après la décision, hier, du Conseil d’Etat d’en annuler plusieurs dispositions phares dont la technique de la « nasse » pendant les manifestations et l’obligation de dispersion imposée aux journalistes. Ces modifications respecteront « les orientations de la décision du Conseil d’Etat», a-t-on commenté au ministère, en se satisfaisant, par ailleurs, que « la très grande majorité du texte a été validée » par la juridiction.